Une mode très théâtrale

Une mode très théâtrale

    Orientale chez John Galliano, érotique selon Jean-Paul Gaultier, romantique pour Stella McCartney, sexy chez Guy Laroche ou précieuse version Lanvin, la femme des collections prêt-à-porter automne-hiver 2009-2010, qui se déroulent à Paris jusqu'à jeudi, est en représentation.

    Sur les podiums, elle défile dans un show théâtral, habillée dans des jupes-oeuf, des cols de fourrure exubérants ou des manteaux extralarges en bouclettes de laine. Sa couleur fétiche est le rouge mais elle adopte volontiers le violet, le fuchsia, le bleu ou l'or pour affronter les frimas. Crise oblige, on oublie un peu les falbalas et les outrances bling-bling désormais désuètes. Mais l'impertinence reste un maître mot de la création avec des cuissardes provocantes ou des lettres X incrustées. Histoire de ne pas être trop sage quand même, elles braveront le froid haut perchées sur des talons compensés, dans des sarouels ou des mousselines transparentesâ?¦ Frissons garantis !

    DÃ?FILÃ? STELLA MCCARTNEY, PARIS, HIER. Ardente défenseure des droits des animaux, Stella McCartney a banni les peaux et les fourrures de ses vêtements, leur préférant les manteaux en bouclettes de laine. Pour le soir, les tenues de la créatrice anglaise se font très légères, comme cette sublime robe bustier en dentelle délicatement ajourée, qui se fend en lambeaux de voile à hauteur de jambes.

    DÃ?FILÃ? YVES SAINT LAURENT, PARIS, HIER SOIR. Chez Yves Saint Laurent, le gris domine, tout comme le blanc et noir très classique. Le créateur Stefano Pilati imagine cette jupe stricte qui marque la silhouette soulignée grâce à sa taille haute. Manches meringue et gros foulards rappellent les années 1980. L'élégance chic.

    DÃ?FILÃ? GUY LAROCHE, PARIS, HIER. Guy Laroche joue sur les tissus avec géométrie osant une robe pailletée avec un pliage à étages sur le devant. Une asymétrie élégante que reprend le décolleté profond décalé. Une composition où la séduction bat son plein pour satisfaire le plaisir des femmes conquérantes. Chez le couturier, les belles portent aussi cuissardes et gants longs.

    DÃ?FILÃ? CHRISTIAN LACROIX, PARIS, DIMANCHE. Cette année, le talent du flamboyant Christian Lacroix, qui s'est inspiré de la série télévisée des « Tudor », qui chronique la cour royale anglaise au XVIe siècle, s'épanouit dans le sombre et le sobre. La preuve avec ce manteau cocon très bohème, dont s'échappent négligemment quelques fils de laine. Le tout rehaussé par un imposant tour de cou en fourrure. Sa collection ne respire pas la crise, bien qu'il avoue qu'en ce moment, « un peu de simplicité ne fait pas de mal ».

    DÃ?FILÃ? DIOR, PARIS, VENDREDI. Détails et accessoires sont un art à part entière chez John Galliano qui signe là une volonté de dessiner une belle affranchie. Les sandales à plate-forme marchent avec exubérance, le rouge vif est mis pour le sac à main mini et les boutons qui piquent le bas de robe sont insolents. Pour être dans le ton, il faut adopter les trois.

    DÃ?FILÃ? JEAN-PAUL GAULTIER, PARIS, SAMEDI. Jean-Paul Gaultier ne s'interdit rien sur ses robes aux amples manches chauve-souris légères et extravagantes. Comme sur la plupart des modèles, le X est en relief sur la poitrine pour figurer les deux thèmes porteurs du défilé « sex and money » : une collection où la suggestion érotique s'exprime dans un décor de maison close.