Anne Hidalgo : les JO à Paris vont «profondément changer nos vies»

Anne Hidalgo, la maire de Paris, arrivée vendredi à Lima, s'attend à vivre un moment intense mercredi quand la capitale sera désignée ville hôte des JO 2024.

Lima (Pérou), hier. Anne Hidalgo est accompagnée de Tony Estanguet et du staff de la candidature Paris 2024.
Lima (Pérou), hier. Anne Hidalgo est accompagnée de Tony Estanguet et du staff de la candidature Paris 2024. AFP/FABRICE COFFRINI

    Dans l'avion qui vendredi emmenait la maire de Paris à Lima, l'émotion était déjà palpable. Après deux ans et demi de campagne, Anne Hidalgo s'apprête à vivre un moment historique mercredi, jour où la capitale sera officiellement désignée ville hôte des Jeux olympiques de 2024.

    LIRE AUSSI
    > Jeux olympiques : c'est gagné pour Paris 2024

    Après des mois de campagne, est-ce un soulagement d'arriver enfin à Lima ?

    Anne Hidalgo. Oui, on a tellement attendu ce moment ! Il y a trois ans, je me posais la question d'y aller ou pas, le temps est passé très vite, la campagne a été si intense. On arrive à Lima dans un état d'esprit où on sait qu'on doit démontrer qu'on est à la hauteur d'un enjeu historique pour la France et le mouvement olympique, et en même temps, avec une forme de sérénité car le travail a été fait. Ça va être quelque chose d'énorme qui va profondément changer nos vies.

    La pression a-t-elle été importante, d'autant que cette fois Paris n'avait pas le droit de perdre ?

    On a tellement été candidats, on a eu tellement de défaites (NDLR : 1992, 2008 et 2012), même si on a perdu de très peu en 2012. Cette candidature était la dernière, je n'imaginais pas pouvoir convaincre à nouveau les Parisiens, et au-delà les Français, de retenter notre chance. La pression était cette fois beaucoup plus forte. C'est pourquoi, avant d'engager Paris, j'avais souhaité poser des questions sur les coûts, les enjeux environnementaux. Ce n'était pas un jeu de ma part, il fallait lever un certain nombre de doutes.

    LIRE AUSSI
    > JO : le vote pour désigner les villes hôtes en 2024 et 2028 se fera à mains levées

    Même s'il n'y aura finalement pas de vote pour départager Paris et Los Angeles, vous avez mené une vraie campagne pendant plus de deux ans...

    Oui, ça a été une vraie campagne, avec des rebondissements, des villes qui se retirent, des angoisses, du stress. Certains me disaient «cette fois, on ne peut pas perdre», c'était de l'ordre du «on ne peut pas nous faire ça». Ce n'était pas le sujet. C'est comme lors d'une campagne électorale, ce n'est pas parce que vous vous êtes présenté quinze fois qu'il y aura une évidence à vous élire. Non, il n'y avait pas d'évidence à choisir Paris. Même quand le principe de la double attribution a commencé à se dessiner, il a fallu continuer à être dans la performance afin de démontrer la pertinence de notre dossier.

    Ce 13 septembre, vous l'avez attendu. Est-ce que ce sera un moment particulier ?

    Oui, l'émotion sera immense. Rien que d'y penser... (elle sourit). Je suis émotive, je pleure souvent de joie... Ce sera fort, émouvant. Pour moi mais aussi pour les Français. Il faut toujours replacer les choses dans l'histoire. Il n'y a plus de mémoire vivante de ce qu'ont été les Jeux à Paris en 1924, c'était il y a tellement longtemps... Ces JO de 2024 vont être un repère dans nos vies, qu'on soit directement lié ou pas au sport. On a besoin de ces moments où on fonde une culture commune. Le 11 janvier 2015 a été un moment fondateur mais à la suite d'un événement tragique. Là, on va forger quelque chose sur un événement heureux. On s'était fixé un horizon et on va y arriver (elle rit), c'est magique. Ramener les Jeux olympiques à la maison, c'est quelque chose d'énorme qui nous dépasse, qui dépasse le simple cadre du «on l'a fait».