« Il faut s’y habituer » : Tony Parker pas étonné par l’omniprésence des Français avant la draft NBA

À quelques heures de la grand-messe du basket américain, qui pourrait voir trois Frenchies dans le top 10, le quadruple champion NBA avec les Spurs n’est pas surpris de voir la France si bien représentée.

    Il ne peut pas manquer ce rendez-vous. « Bien sûr que je vais regarder », sourit Tony Parker. Le célèbre numéro 9 des Spurs, pionnier et mentor de toute une génération du basket français, sera cette nuit devant son écran pour suivre la draft NBA. Ce mercredi soir (à 2 heures du matin en France) la grande messe du basket américain se tiendra dans le Brooklyn Center de New York.

    Elle devrait être historique pour le basket français puisque, selon les dernières prévisions, trois Frenchies devraient figurer dans le top 10. Un an après le couronnement de Victor Wembanyama, Zaccharie Risacher pourrait devenir le second français de l’histoire à être appelé en premier par Adam Silver, le boss de la NBA. Alexandre Sarr est, lui, annoncé dans le Top 3 et Tidjane Salaün dans le Top 10. Ce dernier pourrait d’ailleurs être choisi par… les Spurs de San Antonio et rejoindre Wemby.

    « Je suis content et très fier de voir que trois Français peuvent être dans le top 10 de la draft, confie Parker ce mercredi. J’étais à San Antonio quand Tidjane (Salaün) y a fait son work-out (entraînement particulier). Pop (surnom du coach historique de la franchise Gregg Popovich) m’avait demandé de passer pour le voir. On verra ce que Popp et les Spurs décident… »

    Tony Parker aura aussi un regard particulier sur Zaccharie Risacher, arrivé dans son club de l’Asvel « vers 14 ou 15 ans » et parti la saison dernière pour Bourg. « Il a été champion de France chez nous, tout comme Victor (Wembanyama), tous les deux sont passés par l’Asvel, s’amuse TP. Je ne suis pas surpris qu’il soit annoncé numéro 1 de la draft, c’était notre plan quand il était avec nous, cela fait longtemps qu’il est annoncé dans le top 3… »

    « Ce n’est plus un problème de drafter un Européen en n° 1″

    Avoir deux Frenchies numéros 1 de la draft deux années de suite semblait pourtant bien utopique il y a quelques années encore. Mais, au début du siècle, la génération des Européens Tony Parker, Dirk Nowitzki ou Pau Gasol a depuis chamboulé les habitudes, révolutionné les mentalités. « J’ai été le premier meneur européen à réussir en NBA, avant les Européens n’étaient pas considérés comme des joueurs dominants, rappelle le quadruple champion NBA. Le fait que je réussisse, que je sois champion NBA dès ma deuxième année (2003), que Dirk ait porté Dallas vers le titre (en 2011), que Pau ait fait ce qu’il avait à faire avec Kobe (Bryant, champion avec les Lakers en 2009 et 2010), a démontré qu’on pouvait être le meilleur ou le deuxième meilleur joueur de l’équipe même en étant Européen. On a eu une influence sur l’évolution des mentalités. On voit Giánnis Antetokoúnmpo (Grèce), Luka Doncic (Slovène)… les meilleurs joueurs de la saison ne sont pas des Américains. Aujourd’hui ce n’est plus un problème de drafter un Européen en n° 1. »



    D’ailleurs Tony Parker, entré au Hall of Fame l’été dernier, en est persuadé. On n’a pas fini de voir des Frenchies truster les premières places de la draft américaine. « Il faut s’y habituer, annonce le champion d’Europe 2013 avec les Bleus. Pour moi, ce n’est plus une surprise de voir un Européen drafté à la première place. À mon époque, c’était quelque chose d’impossible, être drafté relevait du miracle, mais maintenant ce n’est plus une surprise. Mais le plus dur maintenant est d’être un franchise player, de gagner des titres comme on a pu le faire avec Dirk ou Pau. C’est ce qu’on souhaite pour Victor qui peut devenir l’un des meilleurs joueurs de l’histoire de la NBA. »