PSG : Unai Emery sait-il où il va ?

La défaite à Monaco soulève beaucoup de questions sur les choix de l’entraîneur. 

    Unai Emery n'est donc pas un magicien. C'est l'un des enseignements de la première défaite de la saison du PSG, dimanche, à Monaco (1-3) et du premier mois de compétition. Aucune révélation en soi, juste le bilan assez classique d'un nouvel entraîneur qui découvre son environnement, son effectif et la Ligue 1. Même Carlo Ancelotti est passé par là. Lors de sa première (et dernière) saison complète au club, l'Italien avait ainsi commencé le championnat par trois nuls consécutifs. C'était en août 2012, Ibrahimovic et Thiago Silva venaient pourtant d'arriver à Paris. Un an plus tard, à la même époque, Laurent Blanc inaugurait son cycle dans la capitale par deux résultats nuls assortis d'une victoire. Le premier bilan d'Emery après un mois de compétition (deux succès poussifs et un revers très net en L 1) ne présente donc rien d'alarmant, au moins sur le plan comptable.

    Sa gestion des joueurs interpelle

    Pourtant, au-delà des résultats bruts, plusieurs signaux interpellent les observateurs et perturbent le vestiaire. En premier lieu, sa gestion de l'effectif. Depuis l'ouverture du championnat, mi-août, Emery a ainsi conservé le même onze de départ, à deux exceptions près (Ben Arfa a évolué en pointe face à Bastia et Verratti a pallié le forfait de Pastore dimanche). Un principe assez rigide qui a exclu une moitié de son groupe et notamment des joueurs importants comme Maxwell ou Matuidi. Ce dernier, encore remplaçant contre Monaco, avait été prévenu la veille qu'il ne débuterait pas. Une attention qui n'a pas vraiment atténué sa surprise alors qu'Emery avait sorti les violons pendant toute la semaine pour lui dire à quel point il était indispensable. Le triple tenant du titre de la Ligue Europa donne aussi l'image d'un entraîneur qui ne fait pas de l'accueil des recrues une priorité absolue. C'est le moins que l'on puisse dire. Ainsi, Krychowiak n'a pas encore disputé la moindre minute de jeu sous ses nouvelles couleurs. Quant à Hatem Ben Arfa, après avoir joué à un poste qui n'est pas le sien à Bastia, il a dû se contenter de deux entrées en fin de rencontre. Pourquoi n'a-t-il pas relancé Ben Arfa face à Monaco alors que le poste de meneur de jeu était laissé vacant par Pastore ? A l'inverse, il a préféré donner les clés du jeu à Verratti, dont le manque de rythme était pourtant très prévisible. Cette décision a plombé les ambitions offensives de son équipe.

    Un style en jachère

    La griffe Emery tarde encore à se dessiner sur le terrain. On attend par exemple de voir les effets du pressing généralisé que le Basque préconise. Un principe qu'Angel Di Maria, toujours aussi rétif au travail défensif, n'a visiblement pas intégré. Quant au système de jeu, il n'est pas encore stabilisé. Unai Emery préfère jusqu'à présent un milieu avec deux récupérateurs et un meneur type Pastore. Mais en interne bruisse déjà la rumeur d'un retour au milieu à trois prôné par Laurent Blanc ces dernières saisons. Enfin, l'ex-stratège du FC Séville doit parfaire sa connaissance de la Ligue 1. Encore une fois, rien d'anormal à cela. « Lors des deux premiers matchs de L 1, il ne s'attendait pas à affronter des équipes qui jouent avec un bloc aussi bas », souffle l'un de ses proches. Face à Monaco, il a aussi été surpris par les subtilités de Leonardo Jardim.

    VIDEO. PSG ça se discute : « Les choix d'Emery en questions »

    Barcelone (Espagne), de notre correspondant François David