Fauthoux a tout d'un chef

Fauthoux a tout d'un chef

    Hier, il ne ressentait encore aucune pression. Bien au contraire. C'est avec un sourire en coin et une barbe de trois jours que Frédéric Fauthoux, le nouveau coach du Paris-Levallois, distillait ses consignes aux joueurs et plaisantait avec Laurent Sciarra, son ancien partenaire chez les Bleus venu lui rendre visite.

    Pour autant, Freddy, 43 ans, ne cachait pas une certaine excitation avant son baptême du feu. Ce soir, à Orléans, le natif de Saint-Sever (Landes) dirigera son premier match dans la peau d'entraîneur de Pro A. « C'est surtout un rendez-vous important pour le club », tempère l'international aux 47 capes et médaillé de bronze à l'Euro 2005.

    Le costume de coach semble être fait sur mesure pour l'emblématique capitaine de Pau (de 1989 à 2007) qui a toujours eu cette âme de leadeur et de stratège. « Je ne suis pas surpris de le voir là, affirme l'ex-international Ludovic Vaty, qui l'a connu comme coéquipier à Pau puis comme coach l'an dernier avec l'EB Pau Nord Est (N 2). Il a l'expérience, le respect des joueurs et un vrai charisme. Il crie moins que lorsqu'il était joueur mais il veut toujours gagner. Il peut faire une très belle carrière. »

    Une promotion interne qui fait l'unanimité

    Arrivé au Paris-Levallois cet été pour assister Antoine Rigaudeau, le Petitou â?? surnom hérité de Pau â?? est devenu l'homme fort après le retrait « pour raisons personnelles » de Rigaudeau fin décembre. Cette promotion interne fait l'unanimité. Avec pour mission de maintenir le club, actuellement 14e avec un succès d'avance sur le premier relégable, que Fauthoux a immédiatement acceptée. « Dès que j'ai arrêté de jouer (NDLR : en 2007 avec une victoire en finale de Coupe de France contre Nanterre), j'ai voulu entraîner, explique celui qui a été adjoint aux sports à la mairie de Pau pendant six ans. J'ai toujours eu ça en moi. J'ai commencé par des benjamins, où jouait mon fils (Baptiste), puis ma fille (Marine, entrée au Centre fédéral cet été). Les enfants sont une belle école, ils te regardent avec de gros yeux. C'est là que j'ai chopé le virus. Là, j'ai simplement saisi une opportunité. »

    Ce que confirme Thomas Darnauzan, ami depuis le centre de formation de Pau dans les années 1990. « Il ne pensait pas que ça arriverait aussi vite, il n'est pas le genre à brûler les étapes, explique l'ancien joueur de Rueil (Pro B) et de Nanterre (N 1 puis Pro B). Tous les meneurs ont cette fibre de diriger les gens. Lui en a été un très bon. Il a un palmarès unique (14 titres avec Pau, dont 7 titres de champion de France). Ce n'est pas grâce à ses qualités physiques (1,80 m) qu'il faisait la différence (rire). C'est un bon vivant, mais il est rigoureux et adore la stratégie. » Ses coups de gueule ou ses éclats de rire résonnent encore dans le palais des sports palois. Joueur, Fauthoux était aussi capable de discuter les consignes de son coach. « J'aimerais que des joueurs fasse la même chose... Enfin pas trop, rigole ce stakhanoviste des parquets qui a connu l'élite des coachs à Pau (Gomez, Bergeaud, Monclar, Sarre ou Herbert). Si je peux faire la même carrière d'entraîneur que celle de joueur, je signe tout de suite. » Le Paris-Levallois aussi.

    L'arrière Jason Rich (pied) sera le seul joueur absent pour le déplacement à Orléans.