Équipe de France : Didier Deschamps conforté par Philippe Diallo et le Comex de la FFF

Le sélectionneur des Bleus s’est entretenu, lundi, avec le président de l’instance avant de s’exprimer devant les différents membres du Comex qui lui ont apporté un plein soutien pour les deux années à venir. Didier Deschamps a notamment laissé entendre qu’il allait un peu remodeler son groupe.

Didier Deschamps et Philippe Diallo, ici avec Guy Stephan, l'adjoint du sélectionneur, ont échangé ce lundi.Icon sport
Didier Deschamps et Philippe Diallo, ici avec Guy Stephan, l'adjoint du sélectionneur, ont échangé ce lundi.Icon sport

    Le comité exécutif de la Fédération Française de Football (FFF) s’est réuni, lundi après-midi. À l’ordre du jour figuraient un point sur le dossier brûlant des droits TV de la Ligue 1 et un autre sur la procédure contre les joueurs argentins à la suite de leurs insultes racistes proférées contre les Bleus. Il a également, selon nos informations, été question de l’Euro 2024. Et pour en parler, Philippe Diallo, soucieux d’un mode de fonctionnement collégial, avait invité le sélectionneur de l’Équipe de France, Didier Deschamps, à dresser son bilan du tournoi allemand et à évoquer, dans les grandes lignes, les prochaines échéances des vice-champions du monde. Une première depuis que DD dirige la sélection (2012).

    Diallo et Deschamps, qui ont appris, au cours des derniers mois, à se connaître et à s’apprécier, s’étaient préalablement rencontrés en tête-à-tête, comme nous l’avions révélé sur notre site le 17 juillet. La question du maintien du sélectionneur, sous contrat, jusqu’en 2026, avait été balayée par le président de l’instance dès le lendemain de l’élimination en demi-finale face à l’Espagne (2-1).

    Didier Deschamps lors de la demi-finale de l'Euro entre la France et l'Espagne le 9 juillet à Munich (Allemagne).
    Didier Deschamps lors de la demi-finale de l'Euro entre la France et l'Espagne le 9 juillet à Munich (Allemagne). Pressinphoto / Icon Sport

    Devant les membres du Comex, Deschamps a, néanmoins, rappelé qu’il ne souhaitait pas « rester pour rester », après avoir listé ce qui avait bien fonctionné en Allemagne mais aussi ce qui avait manqué à son équipe pour accrocher un troisième Euro à son palmarès après ceux de 1984 et 2000. « On a bien senti la déception de Didier de ne pas avoir mené son équipe plus loin qu’il ne l’aurait souhaité, mais il faudrait vraiment avoir la mémoire courte pour banaliser cette demi-finale face au futur vainqueur, confie un participant. Didier, comme toujours, n’a cherché aucune excuse et s’est montré extrêmement lucide dans son analyse de la compétition. Analyse que chacun d’entre nous partage. »

    Le patron des Bleus a, notamment, évoqué l’inefficacité de son équipe durant le tournoi (4 buts en 6 matchs), le manque de fraîcheur d’un certain nombre de joueurs majeurs ou les blessures qui ont pollué la préparation de plusieurs cadres (Tchouaméni, Coman, Rabiot). Sa projection sur l’avenir laisse penser que le statu quo ne sera pas de mise : « Didier nous a laissés entendre qu’il allait oxygéner son groupe. Avec lui, on sait bien que l’exigence restera la même », résume un des membres du Comex. Pour l’heure, seul Olivier Giroud, 37 ans, a annoncé sa retraite internationale. Malgré un Euro raté dans les grandes largeurs Antoine Griezmann, de quatre ans son cadet, n’a, lui, pas l’intention d’arrêter.

    L’hommage appuyé de Jean-Michel Aulas

    En ce sens, les prochains matchs de poules de Ligue des nations, dès le 6 septembre face à l’Italie au Parc des Princes puis trois jours plus tard devant la Belgique à Lyon, serviront d’abord sans doute à préparer l’équipe appelée à se qualifier et à performer au mondial de 2026 au Mexique, Canada et États-Unis (éliminatoires entre mars 2025 et mars 2026). Fidèle à sa ligne de conduite, en forme, Deschamps a en tout cas fait très bonne impression aux élus fédéraux. « Aucune voix ne s’est alors élevée pour lui répondre qu’il avait fait son temps, bien au contraire », nous précise-t-on de même source.

    À l’issue de son exposé, Deschamps a même été, s’il en était besoin, conforté par certains poids lourds du Comex. Comme Marc Keller, le président de Strasbourg : « Pour aller plus loin, toutes les planètes doivent être alignées. Certains joueurs majeurs, pas seulement Français, étaient exténués. Ce constat pose le problème du calendrier international (…) Ma seule question était de savoir comment allait Didier. Son énergie, sa volonté de repartir sur un nouveau challenge me rassurent. Quand on a Didier comme sélectionneur, l’Équipe de France est tenue, bien maîtrisée, bien préparée. »

    Avant Keller, Aline Riera et Jean-Michel Aulas ont, aussi, pris la parole. JMA s’est montré très élogieux à l’adresse du technicien. Parlant au nom de l’ensemble de ses pairs, il a tenu à « affirmer notre soutien », car à ses yeux, « les résultats acquis sont exceptionnels. » « Nous devons de la reconnaissance à Didier ». Présent dans le vestiaire des Bleus après le succès en quarts face au Portugal (0-0, 5 t.a.b. à 3), l’ancien Président de l’OL, sur son compte X (ex-Twitter), avait alors décrit « DD » comme « le + grand Manager du foot moderne : chapeau et Bravo ! ».

    Aulas a profité de son intervention pour interroger Deschamps sur la constitution de l’équipe olympique, en lien avec Thierry Henry. Deschamps, qui avait toujours lucidement rappelé une évidence (« Ce sont les clubs qui décident »), a évoqué ses bonnes relations avec son ancien coéquipier et confié que Bradley Barcola et Zaïre-Emery auraient pu faire le doublé Euro-JO.

    « Quand je les ai pris, la possibilité de faire les JO était alors ouverte ». Sous-entendu, il ne s’y serait pas opposé. Au final, le PSG avait mis son véto. Ce qui lui est autorisé, puisque les JO de Paris 2024 n’étant pas sur des dates sacralisées par la Fifa, les clubs sont en droit de ne pas libérer leurs joueurs appelés pour cette compétition qui débutait, ce mercredi à Marseille, face aux États-Unis pour les tricolores.

    Les secousses de l’Euro, liées notamment au style de jeu des Bleus décriés par certains observateurs, ont donc aussi permis de montrer en creux la fiabilité et la solidité du binôme Diallo-Deschamps.