Equipe de France : une première riche en émotions pour Perle Morroni

La jeune latérale gauche du PSG a failli provoquer un penalty pour sa première sélection avec les A lors du succès contre le Brésil (1-0), samedi soir à Valenciennes lors du Tournoi de France.

 Stade du Hainaut (Valenciennes), 7 mars 2020. Même si elle n’a passé que dix minutes sur la pelouse, Perle Morroni a eu du travail face aux Brésiliennes.
Stade du Hainaut (Valenciennes), 7 mars 2020. Même si elle n’a passé que dix minutes sur la pelouse, Perle Morroni a eu du travail face aux Brésiliennes. Icon Sport/LP/Aude Alcover

    Le rêve aurait pu virer au cauchemar, et sa première cape en A aurait pu lui laisser un vrai goût amer. Il n'en fut rien. Perle Morroni a tout de même fait passer un léger frisson dans le stade du Hainaut de Valenciennes samedi soir. A la 86e minute de France - Brésil, soit cinq minutes après son entrée en jeu à la place d'Amel Majri, la jeune latérale gauche du PSG a fait tomber Duda dans la surface après un contact. Les Brésiliennes ont bien réclamé un penalty, mais l'arbitre n'a pas bronché.

    Finalement, plus de peur que de mal pour les Bleues et la titi parisienne de 22 ans. Les Tricolores, victorieuses 1-0 grâce à un but de Valérie Gauvin, sont donc les premières à inscrire leur nom au palmarès du nouveau Tournoi de France.

    Interrogée après la rencontre sur la crainte du penalty, l'intéressée avoue « y avoir pensé un peu sur le moment car dès que c'est dans la surface, ça peut être litigieux ». « Mais il n'y en a pas eu. Je n'ai pas revu les images, mais je ne pense pas qu'il y ait penalty car je touche la balle, donc… » a souri la 307e joueuse à porter le maillot bleu des A, avec le n°23 dans le dos.

    « Il y avait beaucoup d'émotions »

    Et rien de mieux que la Seleção pour l'étrenner. « Le Brésil est une grande équipe avec de grandes joueuses qui me fait rêver depuis toute petite, a reconnu Perle. Quand je suis entrée sur la pelouse, il y avait beaucoup d'émotions. Mais il fallait que je sois concentrée parce qu'on avait un score à conserver. C'était une belle soirée. Je suis très fière et heureuse de porter ce maillot bleu. Après, je ne suis pas encore arrivée, et il faut que je continue à travailler pour avoir d'autres sélections. »

    Question patience, elle est bien placée pour en parler. La native de Montpellier, arrivée dans la capitale à 14 ans et passée par le Pôle France à Clairefontaine puis à l'Insep, a attendu presque quatre ans avant d'honorer sa première sélection. A 18 ans, la latérale de poche (1,57 m ; 52 kg) avait déjà été convoquée par Philippe Bergeroo en juin 2016.

    Tout juste nommée, Corinne Diacre l'avait aussi appelée en septembre 2017 avant qu'elle ne déclare forfait sur blessure. Disparue des radars tricolores pendant deux ans, la championne d'Europe moins de 19 ans en 2016 avait effectué son retour dans le groupe France en octobre dernier.

    Elle était encore moins en terre inconnue cette semaine puisqu'elle a retrouvé quatre de ses coéquipières du PSG, Eve Périsset, Grace Geyoro, Kadidiatou Diani et Marie-Antoinette Katoto. Et, ce samedi, elle se retrouvait face à d'autres Parisiennes, les Brésiliennes Formiga et Luana.

    Pour son frère décédé il y a sept ans

    L'ancienne joueuse du Barça, où elle avait été prêtée six mois lors de la saison 2017-2018 sans beaucoup jouer (5 matchs), a donc profité du turn-over instauré par Corinne Diacre pendant ce Tournoi de France pour avoir sa chance. On pourrait d'ailleurs la revoir contre les championnes d'Europe et vice-championnes du monde néerlandaises mardi (21 heures), toujours à Valenciennes. « Même s'il y a du turn-over, le collectif reste fort et l'équipe garde le même niveau, c'est le plus important », constate-t-elle.

    Si Perle revêt à nouveau le maillot bleu, elle aura encore sûrement une pensée pour son frère décédé il y a sept ans. « Je n'aime pas trop en parler, confiait-elle dans une interview à Goal.com en novembre 2019. Ça a été très dur. Tout ce que je fais, c'est pour mon frère et pour ma mère avec qui je vis. Je pense et j'espère qu'il voit ce que je fais. Je le fais vraiment pour lui parce qu'il aimait beaucoup le football, et j'espère que là où il est, il est fier. Il est tout le temps avec moi. Ça me donne l'envie de me battre peut-être encore plus que d'autres. »