Le PSG champion de France des blessures

Le PSG compte déjà au moins six absents pour le déplacement à Nantes mercredi (19 heures). Une hécatombe qui a débuté début 2019 avant de s’accélérer depuis l’élimination face à Manchester United.

 Réconforté par Kylian Mbappé, Thomas Meunier a été obligé de quitter le terrain de Lille dimanche, touché à une cuisse.
Réconforté par Kylian Mbappé, Thomas Meunier a été obligé de quitter le terrain de Lille dimanche, touché à une cuisse. LP/Arnaud Journois

    C'est presque une chance que le PSG ait été éliminé en Ligue des champions… L'ironie est évidente mais la question réelle. Avec quels joueurs Paris se serait présenté en quart de finale cette semaine s'il avait passé l'obstacle de Manchester United? Thomas Tuchel compte aujourd'hui six cadres à l'infirmerie. Thiago Silva (genou) et Thomas Meunier (cuisse) ont rejoint Marquinhos (cuisse), Cavani (hanche), Di Maria (cuisse) et Neymar (pied). Des joueurs qui ont tous participé à la dernière Coupe du monde. « Les organismes ne sont jamais vraiment remis à zéro entre deux saisons, rappelle Fabrice Bryand, l'ancien médecin des Bleus. Il y a un effet cumulatif, certains enchaînent depuis trois ans… »

    Des internationaux, Paris en a à la pelle. Mais ses rivaux européens aussi. Pourtant, peu se retrouvent confrontés à une telle hécatombe. « On n'avait que 15 joueurs disponibles pour la dixième fois cette saison », rageait Thomas Tuchel l'issue de la correction reçue à Lille (5-1). Une série noire dont la récurrence chaque saison interpelle. « On doit trouver les raisons, a lâché Tuchel dimanche soir. Je pense qu'il y en a plusieurs, ce n'est pas possible que ce soit juste la malchance. »

    Des investigations autour des charges de travail

    Sous Laurent Blanc puis Unai Emery, des investigations avaient déjà été menées autour des charges de travail et même de la qualité des pelouses du camp des Loges. Sans réussir à identifier une cause évidente. Cette saison, Thomas Tuchel a confié la préparation à son fidèle Rainer Schrey, réputé pour la dureté de ses exercices physiques et adepte comme l'entraîneur parisien de préceptes stricts en termes d'alimentation. L'ancien physiothérapeute de la sélection brésilienne, Bruno Mazziotti, est lui arrivé après le Mondial pour notamment prendre en charge la réathlétisation des joueurs à l'issue de leurs blessures.

    Autre changement de l'été, le docteur Rolland a pris de la distance avec le groupe professionnel. L'historique médecin du club y intervient toujours en tant que directeur médical mais a été remplacé au quotidien par Laurent Aumont. Des changements dont le club tirera le bilan en fin de saison.

    « Le psychologique joue un grand rôle »

    Les limites numériques de son effectif sont dans le viseur de Thomas Tuchel. L'Allemand estime depuis le début de la saison qu'il manque de « joueurs fiables ». Il a aussi dû faire face aux absences de longue durée de Daniel Alves et Layvin Kurzawa puis à la mise à l'écart d' Adrien Rabiot. L'arrivée tardive de Leandro Paredes fin janvier alors que Marco Verratti soignait une entorse de la cheville a encore plus mis sous pression un vestiaire obligé de se démultiplier. Avant de voir les corps lâcher.

    Thomas Meunier et Edinson Cavani se sont blessés juste avant le match aller à Manchester. Puis la déroute face aux Red Devils a accéléré un mouvement qui touche désormais un tiers de l'effectif. « C'est difficile parfois de trouver des raisons cohérentes ou de bon sens à une accumulation de blessure, poursuit Fabrice Bryand. Quand les résultats sont là, tout le monde va bien en général. Le psychologique joue un grand rôle. Après une déception et lorsqu'il y a moins d'objectifs, il y a un relâchement inconscient. La préparation invisible peut être moins bonne. C'est là où peuvent survenir les blessures. »