Pourquoi le PSG se porte candidat au rachat du Stade de France
Le club de la capitale pourrait devenir acquéreur de l’enceinte de Saint-Denis pour 600 millions d’euros. Pourtant, sa priorité est toujours de rester et d’acheter le Parc des Princes. Explications.
Le PSG va-t-il quitter le Parc des Princes ? Ce qui ressemblait à un coup de bluff au mois de décembre prend de l’épaisseur au fil des semaines. Dernier épisode en date, le club vient de se porter candidat au rachat du Stade de France.
Cette décision s’explique par le statu quo sur le dossier Parc des Princes. Depuis trois mois, le club et la Mairie de Paris sont en conflit ouvert à ce sujet. Les deux parties ont pourtant échangé pendant longtemps à propos d’une extension et d’une cession de l’enceinte du XVIe arrondissement. Tout se passait de façon cordiale jusqu’à ce qu’Anne Hidalgo fasse volte-face, assurant que le stade du XVIe arrondissement ne serait jamais vendu et que cette décision était « ferme et définitive ».
Un affront pour Nasser Al-Khelaïfi, qui entretenait jusque-là des relations plus que cordiales avec l’édile. Depuis, les discussions n’ont pas repris. Les élus pensent toujours qu’Al-Khelaïfi s’agite beaucoup mais n’a pas de marge de manoeuvre. Pourtant, du côté du PSG, on ne reste pas les bras croisés.
Le plan A est toujours de racheter le Parc des Princes et de l’agrandir. L’autre solution envisagée est de construire un nouveau stade en banlieue ouest de la capitale. Un projet pharaonique sur l’hippodrome de Saint-Cloud est envisagé. Il s’agit d’une enceinte semi enterrée évoquée avec France Galop, propriétaire d’un terrain qu’il ne souhaite pas céder. Son président, Edouard de Rothschild, a admis que le dossier était au stade embryonnaire et le maire de Saint-Cloud n’a quant à lui jamais été approché par qui que ce soit.
Ainsi, le Stade de France, qui n’était au départ qu’une issue de secours, pourrait se révéler une vraie alternative, une opportunité à saisir. Immense avec ses 80 000 places, il a l’immense avantage d’être parfaitement desservi par les transports en commun. Mais au prix d’achat (600 m€), il faudra ajouter le prix de rénovation pour une ardoise totale qui flirterait avec le milliard d’euros…
La principale entrave ne sera peut-être pas financière. L’État tient à ce que le Stade de France conserve sa polyvalence et accueille des concerts et des matchs des équipes de France de football et de rugby. Cela n’est pas compatible avec le calendrier d’un grand club de football.
Pour y voir plus clair parmi tous ces projets et réussir à trancher à moyen terme, le club a mandaté le cabinet Legends. Ce dernier a récemment diligenté une étude auprès des supporters pour mesurer leur degré d’opposition à un déménagement du Parc. Un long questionnaire sur les attentes et les envies des fidèles sur lequel Nasser Al-Khelaïfi s’appuiera au moment de présenter le projet final à Doha. Car compte-tenu des sommes en jeu, c’est l’émir qui tranchera in fine.
