Le PSG vice-champion de France des fumigènes… et des amendes

Au moment où les pouvoirs publics ouvrent un dialogue sur les fumigènes dans les stades, la Ligue de football professionnel achève une saison record en terme d’amendes.

 Les supporters parisiens allument ici de nombreux fumigènes.
Les supporters parisiens allument ici de nombreux fumigènes. LP/Frédéric Dugit

    Le PSG privé du titre de champion de France par… Saint-Etienne. On ne parle que de pyrotechnie dans les tribunes. Le club parisien a été le deuxième club le plus sanctionné de France derrière les Verts cette saison, comme le dévoile le classement des amendes pour fumigènes ou pétards que nous avons compilées. Le PSG a dû payer 201 500 euros, au gré de six « condamnations » par la commission de discipline de la LFP (sans compter les sanctions pour d'autres motifs ou celles de l'UEFA ).

    Au total, les amendes pour cause de pyrotechnie se sont élevées à 1,62 million d'euros (M€) en Ligue 1, Ligue 2 et Coupe de la Ligue cette saison. Un montant qui représente 90 % des pénalités financières infligées pour des incidents dans les stades (1,8 M€). Le bilan était de 1,1 M€ en 2016-2017 et de 1,6 M€ en 2017-2018, pyrotechnie et autres débordements (jets d'objets, envahissements, banderoles insultantes…) confondus.

    La LFP rappelle le danger des pétards

    Ce record de sanctions intervient au moment où l'Instance nationale du supportérisme a ouvert un dialogue sur les fumigènes, qui pourrait conduire à des expérimentations (zones d'allumage encadré, fumigènes froids…). Une mission d'information parlementaire a aussi été ouverte sur la question. La LFP explique la lourdeur des sanctions par deux dernières saisons particulièrement « actives » en termes de pyrotechnie dans les tribunes et rappelle les dangers des pétards, mais aussi des fumigènes qui causent « des brûlures graves ».

    L'Association nationale des supporters (ANS), dont est notamment membre le Collectif Ultras Paris (CUP), se plaint quant à elle d'un manque de clarté, voire d'injustices entre les clubs. « On ne peut pas d'un côté avoir une LFP consciente que ces amendes créent des tensions entre les supporters et les clubs, qui se rend compte qu'elle pourrait être plus pragmatique, et de l'autre une commission de discipline de plus en plus sévère, déplore James Rophe, le porte-parole de l'Association nationale des supporters. Nous demandons un fonctionnement beaucoup plus transparent et qu'une grille des sanctions soit établie. »

    La commission de discipline prend en compte les « mesures tangibles » mises en place par les clubs, selon un terme repris dans les communiqués de la commission de discipline. Lorsqu'un club décide de porter plainte contre l'un de ses supporters pris en faute, il est le plus souvent exonéré d'amende.

    Au palmarès du nombre de fumigènes allumés, Saint-Etienne (534 torches, pots de fumée, etc.) domine haut la main la L 1, devant le PSG (277) et Marseille (205), selon les données – sans doute parcellaires - reportées par les délégués et recensées par l'ANS.

    Les fumigènes sont plus qu'importants dans la culture des ultras. Ils sont utilisés pour des motifs festifs ou contestataires, surtout lors des matchs entre rivaux. D'une longueur d'environ 20 cm, ils passent souvent le cap de la fouille dans les sous-vêtements des fans ou lors de l'entrée du matériel des groupes.

    Les 1 619 000 € récoltés au titre de la pyrotechnie cette saison sont au moins une bonne nouvelle pour les œuvres sociales de la Ligue. Les amendes sont dédiées au financement du plan de Responsabilité sociale et environnementale (RSE). Au cours de la saison écoulée, l'argent des clubs « parti en fumée » a bénéficié prioritairement à des actions de protection de l'environnement et de lutte contre les discriminations.