PSG-Dortmund (2-0) : Paris est (enfin) une fête

Vainqueur de Dortmund en huitième de finale retour de C1, Paris a attaqué en première période et défendu en seconde. Privé de son public mais courageux, il mérite son passage en quarts pour la première fois depuis 2016.

    Le club le plus imprévisible du monde a encore frappé. Il lui fallait donc une avalanche de contrariétés pour se qualifier et renouer avec les quarts de finale de la Ligue des champions, une première depuis 2016.

    Dans un Parc éteint, avec un Kylian Mbappé sur le banc et quelques surprises au coup d'envoi -Bernat et Paredes sans rythme-, le PSG s'est appliqué à construire une victoire mêlant l'engagement d'un Kimpembe au volume d'un Neymar cherchant à être devant comme derrière, et il est bon partout. Le Brésilien a défendu pour deux le soir où tout compte double, et son poids sur cette confrontation aller et retour restera considérable.

    Après avoir déserté trois des quatre derniers 8es de finale du PSG, sa présence en Allemagne et à Paris a presque tout changé avec deux buts, un pour l'espoir à l'aller, l'autre pour indiquer un cap au retour. Un bonheur n'arrivant jamais seul, deux des invités surprises de cette drôle de soirée, Pablo Sarabia et Juan Bernat, devaient asseoir l'avantage juste avant la pause.

    Le PSG, soutenu à l'extérieur de l'enceinte par des Ultras aux décibels réconfortants, s'est comporté en équipe, a trouvé les ressources internes pour se créer un bien commun, une âme, quelque chose qui permet de survivre au haut niveau et particulièrement en Ligue des champions. Même si l'équipe conserve des fragilités, défensives notamment, sa générosité, une forme de courage, et sa volonté de repousser le spectre d'un nouveau fiasco ont nourri une motivation presque inédite.

    Le PSG redécouvre les fondements du football. Rien ne sert d'aligner les stars et les gros salaires, juste souffrir ensemble en se refilant le virus de la combativité. C'est aussi en revenant au schéma le plus stable de la saison, malgré ses imperfections connues (formation coupée en deux), ce 4-4-2 initié à Madrid puis à Montpellier en fin d'année dernière, que Thomas Tuchel a réussi son pari tactique après avoir déstabilisé sa troupe à l'aller en leur changeant leurs repères.

    Sa décision la plus forte de la journée d'hier, il ne l'a pas prise pendant le match mais avant, quand il a sorti Thiago Silva du groupe. Le capitaine était incapable de disputer une rencontre de Ligue des champions et, même s'il a failli se tromper, l'important est que Tuchel ait fini par effectuer le meilleur choix. Celui qui s'imposait en tout cas.

    D'abord en jouant (première période) puis en courbant un peu l'échine (après la pause), le PSG prouve que les débats d'hier paraissent caducs ce jeudi matin, comme le niveau de la Ligue 1, le Mur jaune et l'impact des spectateurs (même si tout le monde préfère un stade avec de vrais gens), le projet qui se limiterait à la présence des stars.

    Les deux meilleurs matchs de la saison parisienne sont la réception du Real Madrid en septembre dernier et celle de Dortmund. Lors du premier rendez-vous, il n'y avait ni Neymar, ni Mbappé, ni Cavani. L'idée, ce n'est pas de se priver de ses meilleurs joueurs. L'idée, c'est de faire corps sans eux. Le PSG sait le faire et c'est comme ça qu'il prend le quart. En route pour la joie.

    VIDÉO. PSG-Dortmund : grosse ambiance dans les vestiaires après la victoire