PSG. Ligue des champions féminine : il commentera la finale à son petit-fils aveugle

Dans les travées du stade de Cardiff se tiendront deux spectateurs particuliers ce jeudi soir : un grand-père commentateur, qui raconte le déroulé du match à son petit-fils malvoyant.

 Lors d’un match, Jean-Pierre explique à Charles tout ce qu’il voit : «Je lui décris toutes les actions, comment les joueurs sont habillés, comment ils sont coiffés, je ne m’arrête jamais.»
 Lors d’un match, Jean-Pierre explique à Charles tout ce qu’il voit : «Je lui décris toutes les actions, comment les joueurs sont habillés, comment ils sont coiffés, je ne m’arrête jamais.» DR

    Ce jeudi soir, dans les travées du Cardiff City Stadium, Charles et Jean-Pierre seront côte à côte. Comme d'habitude, le grand-père décryptera et racontera de manière très détaillée tout le match à son petit-fils, avec amour et passion.

    La vie de Charles a basculé très tôt. A l'âge de 3 mois, il est victime d'un accident de la route et passe plus de quinze jours dans le coma. Il en ressort partiellement handicapé et aveugle. Malgré tout, Jean-Pierre, son grand-père, décide de le faire bouger. Président de l'association des supporteurs de l'équipe de foot féminine du Stade de Reims, Jean-Pierre décide d'emmener son petit-fils au stade. C'est le déclic.

    Le grand-père explique patiemment et avec précision à quoi ressemble un terrain de football ainsi que les règles du jeu. «Il a fallu que je me documente sur le Stade de Reims, puis sur les équipes adverses, je suis devenu journaliste sportif», s'amuse le grand-père.

    «Je ne m'arrête jamais pendant les 90 minutes»

    Ensemble, ils sillonnent les stades à travers tout l'Hexagone pour suivre l'équipe masculine. Les joueurs prennent Charles, qu'ils surnomment Carlito, en sympathie. Certains le font monter dans leurs belles voitures. «Charles est aux anges quand les joueurs viennent le voir. Il a l'impression de faire partie de l'équipe.»

    L'ado de 14 ans n'a jamais «vu» les joueurs, mais il les connaît sûrement mieux que quiconque. «Je lui décris toutes les actions, comment les joueurs sont habillés, comment ils sont coiffés, je ne m'arrête jamais pendant les 90 min. Ça me fait un bien fou quand il y a des arrêts de jeu ! Je peux reprendre mon souffle», relate Jean-Pierre.

    «C'est un formidable outil d'apprentissage»

    Charles a même développé un certain sens du jeu, devinant sans qu'on lui dise certains faits de match. «Pendant une rencontre, on peut travailler la géographie française, les mathématiques ou encore la mémoire grâce au football. C'est un formidable outil d'apprentissage», ajoute Jean-Pierre.

    Les deux compères ont de nombreux projets, à commencer par cette finale de la Ligue des champions féminine entre le PSG et l'Olympique Lyonnais à Cardiff. Pour l'instant, la finale masculine attendra. La différence d'ambiance et de bruit sonore est trop forte. En tout cas, si vous voyez un grand-père dans les tribunes d'un stade en France en train de commenter le match à son petit-fils, cela ne fait aucun doute, vous venez de rencontrer Charles et Jean-Pierre.