PSG-Real (1-0) : un succès sur le fil mais tellement mérité

Le club de la capitale a attendu le dernier instant pour l’emporter contre Madrid (1-0) ce mardi au Parc des Princes. C’est évidemment Kylian Mbappé qui a délivré les siens. Fou, fou, fou !

    Plus fort et finalement meilleur. Récompensé de tous ses efforts. Par qui ? Pas la peine de deviner, l’histoire était écrite, comme un destin qui se forge chaque jour, repoussant les limites du crédible, du beau, du possible, de la vie et du football. Une magie Kyliesque et renversante, avec un PSG une nouvelle fois victorieux dans le temps additionnel, sa seule marque de fabrique dans cette saison. C’est pénible pour les cœurs et les journalistes qui luttent contre le temps mais c’est absolument merveilleux pour les frissons, les sensations et le foot, ce qu’il dit, comment il s’analyse et se décortique.

    L’autre bonne nouvelle pour Paris, c’est que le Real l’a craint. Carlo Ancelotti a mis en place une tactique anti-Kylian Mbappé en disposant son équipe très bas sur le terrain, pour éviter de laisser des espaces dans le dos de sa défense qu’aurait avalés l’attaquant. Il aurait alors fallu un exploit individuel de Leo Messi ou Angel Di Maria. Mais l’entraîneur italien regarde les matchs et il sait que, la dernière fois que c’est arrivé, il devait travailler à Everton. Il avait oublié juste une chose : l’exploit, le dribble, la différence pouvait venir de Mbappé lui-même.

    Resserré en un mur compact, au détriment de l’animation offensive et en renonçant à une certaine idée du football qu’annoncent normalement ces 8es de finale de la Ligue des champions, le Real a longtemps cru remporter son non-match et permis à Gianluigi Donnarumma de réutiliser son maillot au prochain match — il n’a pas transpiré une seule fois. Avec la double difficulté qu’un jour, au retour, il faudra bien attaquer et que, dans l’affaire, il a perdu Casemiro et Ferland Mendy, suspendus le 9 mars. Les doublures ne sont pas meilleures à ces postes. Et, maintenant, il y a un but à remonter en plus.

    Messi a tout raté

    Le coffre a également tenu jusqu’au bout ou presque parce qu’il est écrit que la Pulga ratera tous ses pénaltys en 8e de finale au Parc des Princes. Un an après celui repoussé par Keylor Navas contre Barcelone quand il était encore footballeur, le septuple Ballon d’Or « France Football » a confirmé sa méforme en butant sur Thibaut Courtois (62e) après une faute sur Mbappé.



    Le plan anticrack est ainsi resté une tactique incertaine et dangereuse toute la rencontre, avec un joueur sans cesse créatif dans un sport imprévisible. Le Real a joué avec les allumettes et Paris a réussi à allumer le feu. Et Messi a tout raté, pas seulement son tir à onze mètres. Il a montré des difficultés constantes à se situer, à trouver des angles de passes, comme s’il était absent à lui-même. Inquiétant et triste.

    Redevenu footballeur à vingt minutes de la fin, Neymar a montré quelques signes prometteurs après deux mois et demi d’absence. Dans trois semaines, normalement, il sera plus en jambes, plus en rythme, plus agressif, mieux en tout, ce qui donne à aspirer une manche retour tendue, âpre, nerveuse, sur un fil qui sépare des gouffres. Cette histoire entre deux clubs qui ne veulent pas tomber avant le printemps conserve un suspense infernal.