Revel-PSG (0-9) : Paris n’a pas fait de sentiment

Le club de la capitale a parfaitement respecté les amateurs de Revel en ne les snobant pas et en leur inscrivant neuf buts. Avec un Mbappé épatant de sens collectif et un Asensio brillant.

A l'image de ce retourné de Danilo, le PSG a beaucoup tenté devant le but revélois en 32e de finale de la Coupe de France. Icon Sport
A l'image de ce retourné de Danilo, le PSG a beaucoup tenté devant le but revélois en 32e de finale de la Coupe de France. Icon Sport

    Le foot, c’est le contraire des contes de fées : quand l’ogre dévore le Petit Poucet, c’est que l’histoire est belle. Ce dimanche 7 janvier, Paris a parfaitement respecté Revel, qui évolue cinq divisions en dessous, en lui roulant dessus et en lui inscrivant neuf buts. Dans ce match où le PSG n’a donc rien laissé en route, excepté une flopée de maillots en souvenir et des selfies par dizaines dans le vestiaire. Et il sera bien présent au tirage au sort des 16es de finale qui sera effectué ce lundi soir. Paris a juste fait semblant de trembler un quart d’heure. Mais, même délesté de pas mal de titulaires, il n’avait rien à craindre.

    Revel ne pouvait pas avoir eu de la réussite au tirage au sort et exiger aussi de Luis Enrique qu’il aligne tous ses cadres. Le coach espagnol n’avait logiquement pas dégainé la grosse équipe. Celle qui est censée rouler sur l’autoroute de la Ligue des champions, pas sur la RD 622 qui traverse la petite ville haut-garonnaise.

    Mbappé offre un pénalty à Ramos

    Si la galette des rois apparaissait un poil moins craquante, le PSG y avait quand même glissé la plus jolie fève de son effectif. Et elle pouvait, à elle seule, casser toutes les dents revéloises. Car Kylian Mbappé était bien présent au coup d’envoi à Castres. Ce qui suffisait largement au bonheur du jeune public et valait bien de sacrifier quelques heures de sommeil avant la rentrée scolaire du lundi. Si les enfants de Revel baillent en classe, ils n’auront qu’à dire que c’est la faute de Kylian. Les enseignants comprendront.



    Le capitaine du PSG, au comportement hypercollectif, s’est comme d’habitude chargé de rappeler le sens des réalités à tout le monde. Malgré la pelouse massacrée par les crampons des rugbymen du Top 14, Mbappé s’est occupé de tout pour assurer le spectacle. Une ouverture du score au bout de 16 minutes, quelques occasions vendangées avec un sourire qu’on ne lui connaissait plus mais surtout un coup de tête décisif (45e) pour remercier Asensio d’un geste énorme : une passe décisive en forme d’aile de pigeon.

    Promenade dominicale

    C’était alors le quatrième but parisien puisque entre-temps, N’Guessan contre son camp et Asensio avaient aussi marqué. Après la pause, il ne manquait plus que de connaître les dimensions exactes de la valise de buts que le PSG allait laisser. Un nouveau but de Mbappé, un pénalty de Ramos (offert par Mbappé), deux réalisations de Kolo Muani qui n’effaceront pas la médiocrité de son match, une frappe puissante de Ndour et ça fait donc neuf.

    Évidemment, cette promenade dominicale n’amène aucun enseignement sérieux : on ne bâtit aucune prédiction sur ce genre de carton. Le trio défensif improbable Mukiele-Ugarte-Beraldo avait, par exemple, autant de chance, contre les amateurs revélois, de servir qu’un parapluie en plein désert. Malgré la faiblesse adverse, Mbappé a offert au public ce qu’il attendait : un souvenir pour la vie. D’ailleurs, alors qu’on annonce un prochain remaniement gouvernemental, on s’étonne presque que son nom n’ait pas été murmuré pour Matignon. On plaisante bien sûr : il y a longtemps que la France et la Coupe de France sont trop petites pour lui.