Troyes-PSG (1-3) : au moins, Paris a fait le boulot

Après une semaine troublée par la suspension de Messi et la colère des supporters, Paris a vécu un dimanche soir plus en accord avec ses standards de leader.

Après leur victoire contre Troyes, Kylian Mbappé et les joueurs du PSG comptent maintenant six points d'avance sur Lens, 2e du championnant. Icon Sport/FEP
Après leur victoire contre Troyes, Kylian Mbappé et les joueurs du PSG comptent maintenant six points d'avance sur Lens, 2e du championnant. Icon Sport/FEP

    Il ne s’agit pas là de se gargariser, de crier à l’exploit et d’avancer que la semaine s’est terminée en beauté. Mais la soirée de Paris, et ce n’est pas rien dans le contexte un peu fou, parfois même lunaire, des derniers jours, a retrouvé un soupçon de normalité ce dimanche 7 mai à Troyes. Il n’y avait, sur le papier rien d’autre à espérer du leader du championnat qu’un succès sur la pelouse d’une si faible Estac, en carence de succès à domicile depuis le mois d’août 2022 et sous-perfusion dans l’attente d’un inévitable retour en Ligue 2.

    Mais en l’absence d’un Messi suspendu pour avoir fait l’école buissonnière, d’un Neymar toujours blessé et aussi de quelques autres, Paris, au moins, a fait le boulot, ce qui au regard de ses dernières sorties, notamment celle insignifiante de la semaine passée face à Lorient (1-3), constitue une amélioration aux allures de retour à la normale pour un collectif qui semblait avoir égaré son âme et ses certitudes.

    Encore un relâchement coupable en fin de match

    Le succès glané au stade de l’Aube ne permet évidemment pas d’assurer que le club de la capitale a repris sa balade sur l’autoroute de son onzième titre et qu’aucun obstacle ne viendra lui compliquer la tâche lors des quatre dernières journées.



    Le relâchement coupable de la fin de match, le manque d’engagement de Danilo conjugué au mauvais jugement de Donnarumma sur la réduction du score de Chavalerin (82e) sont autant d’indices qui rappellent que Paris n’est pas guéri de tous ses maux. Et que même l’un des plus mauvais élèves de la classe peut venir lui tirer un peu l’oreille dès lors qu’il s’abandonne.

    Mbappé rejoint Lacazette

    Mais Paris, et c’est l’essentiel, a soigné les bases, notamment sous l’impulsion d’un Kylian Mbappé qui n’était pas sans savoir, avant le coup d’envoi, qu’Alexandre Lacazette, auteur d’un quadruplé avec l’OL, venait de lui ravir la première place du classement des buteurs. Il n’aura fallu que huit minutes à l’attaquant parisien pour inscrire son 24e but et rejoindre le Rhodanien en tête des gâchettes du championnat.

    Face à des Troyens longtemps regroupés dans leurs trente derniers mètres, Paris aura longtemps donné à ce rendez-vous des airs de séance d’entraînement tant il aura dû jouer à la passe à dix pour fissurer la muraille troyenne. Quinze tirs en première période, seize au retour des vestiaires… cela faisait des lustres que les joueurs de la capitale n’avaient pas eu l’opportunité de tenter autant leur chance.

    La colère des supporters

    Après Mbappé, seuls Vitinha, en deux temps après un service millimétré de Verratti, puis Ruiz auront trouvé le chemin des filets face à un Gauthier Gallon qui aura fait une grosse partie dans les cages troyennes. Malgré quelques frissons, notamment lors des interventions bien senties de Donnarumma devant Baldé, Paris se sera libéré de la pression de Lens et repris six longueurs d’avance en tête de la Ligue 1.

    De quoi voir l’avenir avec un peu plus de sérénité que ces derniers jours. Pas encore suffisant, sans doute, pour le réconcilier avec une partie de ses supporters. Ce dimanche, près de deux cent d’entre eux sont restés aux portes du stade, en mesure de rétorsion aux manifestations de certains devant chez Neymar durant la semaine. « Direction démission » a même chanté le parcage parisien, alors qu’était déployée une banderole sur laquelle on pouvait lire : « Nasser, un président qui préfère les billets verts à ses supporters. Bienvenue au PSG. » Un club qui a retrouvé un semblant de normalité.