Ligue 2 : Alors, Ménez ça vaut quoi ?

Trois mois après son arrivée au Paris FC, l’ancien international a déjà montré de bonnes choses. Mais le club qui dispute samedi un match capital contre Le Mans attend forcément plus de lui…

 Stade Charléty (Paris XIIIe), Jérémy Ménez a délivré trois passes décisives depuis son arrivée au Paris FC mais n’a pas encore marqué.
Stade Charléty (Paris XIIIe), Jérémy Ménez a délivré trois passes décisives depuis son arrivée au Paris FC mais n’a pas encore marqué. LP/Icon Sport/Dave Winter

    Cette semaine, Jérémy Ménez a participé à une maraude de nuit pour distribuer des sacs de couchage à des sans-abri. En toute discrétion et simplicité. Une attitude qui est également la sienne dans le vestiaire du Paris FC depuis sa signature le 26 septembre dernier. « Il est vraiment cool, n'a pas la grosse tête, reste avec nous après les entraînements et participe à la vie du groupe », souligne le défenseur Samuel Yohou.

    Ménez, 32 ans, a multiplié les petits gestes pour la collectivité, comme l'achat d'une nouvelle cafetière. « Il s'est parfaitement intégré, on est très content de son investissement », confirme le coach Mécha Bazdarevic.

    Pour faire signer l'ancien international du PSG ou du Milan AC, les dirigeants parisiens ont, au minimum, doublé leur salary cap (15 000 €). « On a un peu cassé notre tirelire, reconnaît le président Pierre Ferracci. Mais engager un joueur comme Jérémy a eu impact psychologique positif sur le groupe. Mentalement, il a donné un coup de boost à l'équipe. Les joueurs ont aussi vu que la direction du club était capable de faire des efforts pour sortir de cette situation. »

    Trois mois après l'arrivée de Ménez, la question est de savoir si cet investissement a été payant. Le premier bilan reste contrasté. Sa première apparition le 4 octobre contre Troyes a coïncidé avec la première victoire (1-0) de la saison. Au total, il a disputé 9 matchs (8 titularisations) et n'a toujours pas réussi à marquer. Mais il a délivré trois passes décisives (à chaque fois sur corner) qui ont contribué à trois des quatre victoires parisiennes cette saison : face à Châteauroux (1-0), à Orléans (1-0) et face à Auxerre (2-0).

    S'il n'a plus la même vitesse que lors de ses belles années, Ménez a montré une vraie capacité à conserver le ballon, obtenir des coups francs et a réussi quelques gestes de grande classe. « Dès le premier jour, je me suis senti comme à la maison, expliquait Ménez il y a quelques semaines. Mais il me faut encore du temps pour retrouver mon vrai niveau. »

    « C'est la première fois qu'il joue en L2, ce n'est pas facile pour lui », estime Mécha Bazdarevic

    Depuis quelques matchs, il semble payer le contrecoup de ses efforts pour revenir physiquement après une saison où il n'a pas beaucoup joué au Club America (Mexique) suite à sa rupture des ligaments croisés (genou). Dans le jeu, il est de plus en plus intermittent. Alors que lors de ses premiers matchs, on l'avait vu beaucoup défendre, son implication dans ce domaine est devenue moindre. Vendredi à Valenciennes (défaite 1-0), il n'a ainsi gagné qu'un ballon et en a perdu 16. On le sent aussi parfois agacé sur le terrain. Mais à sa décharge, il faut reconnaître qu'il est parfois sevré de ballons dans une équipe qui a tendance à subir le jeu. « C'est la première fois qu'il joue en L2, ce n'est pas facile pour lui, estime Bazdarevic. On est déjà satisfait de son apport mais on compte encore plus sur lui pour la suite. On attend qu'il soit un vrai leader, capable de bonifier le jeu des autres. Il est déjà très important pour nous et il le sera encore plus lorsqu'il sera à 100 %. Il est mieux physiquement mais il faut lui laisser encore du temps. »

    Dans ce match de la « mort » contre Le Mans, le Paris FC sans Kanté ni Saad, mais qui récupère l'ex-Niçois Diaby Fadiga, aura besoin d'un bon Ménez…