PSG-Monaco (0-2) : Jardim tient sa revanche

LIGUE 1. Après le succès de Monaco face au PSG dimanche au Parc des Princes (0-2), l'entraîneur portugais peut être satisfait. 

Parc des Princes (Paris), dimanche soir. Leo Jardim, l’entraîneur monégasque, qui ne s’estime pas reconnu à sa juste valeur dans l’Hexagone, a pris une sacrée revanche en humiliant le PSG à domicile.
Parc des Princes (Paris), dimanche soir. Leo Jardim, l’entraîneur monégasque, qui ne s’estime pas reconnu à sa juste valeur dans l’Hexagone, a pris une sacrée revanche en humiliant le PSG à domicile. (LP/Frédéric Dugit.)

    , le premier revers depuis mai 2014, doit beaucoup à Leo Jardim. L'entraîneur monégasque, qui ne s'estime pas reconnu à sa juste valeur dans l'Hexagone, a pris une éclatante revanche faite de pragmatisme et d'audace, à l'image de la personnalité complexe du technicien portugais. Passionné par les documentaires du commandant Cousteau, admiratif des études sociologiques entreprises par Edgar Morin, Leo est toujours à la recherche d'une source d'inspiration. D'ailleurs, si vous l'interpellez en pleine rue pour parler foot, Jardim vous écoutera, soyez-en sûrs...

    Mais en bon pragmatique, il n'éprouve aucun état d'âme quand il s'agit d'arrêter des choix forts dans des moments clés. Il y a quasiment un an, face à Arsenal, le natif du Venezuela n'avait pas hésité à lancer dans le grand bain de la Ligue des champions et dans la peau d'un titulaire le jeune Almamy Touré. Un choix payant. Dimanche au Parc, bis repetita. L'ancien de l'Olympiakos a cette fois fait confiance au jeune Mbappé, 17 ans.



    Il envisage d'aller au bout de son contrat

    Mais le déroutant Jardim ne s'est pas arrêté là, changeant de système en misant sur un inédit 5-3-2 afin de contrer le bloc parisien. Une stratégie qui a fonctionné à merveille. Un bouleversement tactique auquel il avait préparé ses hommes une semaine avant le déplacement à Paris. Et ce, à l'abri des regards indiscrets pour se prémunir des fuites en interne.

    Car sa revanche, Jardim l'a aussi prise sur certains au sein du club de la principauté. L'entraîneur lusitanien s'agace de ceux qui murmurent à l'oreille de Vadim Vasilyev. Conscient que certains jouent un double jeu auprès du vice-président russe, le Portugais n'a confiance qu'en son staff et ses joueurs. « Les autres ne le comprennent pas », souffle un témoin des prises de bec régulières.

    La dernière en date s'est déroulée dans le huis clos de la Turbie la semaine passée. Elle concernait Tiémoué Bakayoko, opéré d'une dent de sagesse, jeudi. Pas prévenu de cette intervention chirurgicale ayant nécessité une anesthésie générale, le Lusitanien a vu rouge, déplorant — une nouvelle fois — un manque de coordination. Un constat dressé par Jardim depuis le départ de Luis Campos, désormais en charge uniquement de la partie recrutement. « C'est un compétiteur, souffle un proche. Comme en F 1, Leo considère que même si tu n'as pas la meilleure voiture, le but c'est de titiller Hamilton, pas de se caler dans la roue d'une Sauber. »

    Sous contrat jusqu'en 2019, l'homme de 41 ans envisage d'aller au bout de son engagement. Certains clubs (Zénith, Porto) lui font les yeux doux, mais à Monaco, il est épanoui. Ça tombe bien, puisque l'état-major russe ne compte pas le laisser filer. Et pour cause, l'ASM est plus que jamais en lice pour une qualification directe en Ligue des champions. Enfin, Jardim et son savoir-faire avec les jeunes dopent les valeurs marchandes de Thomas Lemar (20 ans) et Kylian Mbappé (17 ans). Ce qui convient parfaitement à ses dirigeants.