« Je vous aime » : l’ironie de Fritz hué par le public de Roland-Garros après sa victoire contre Rinderknech

Le public de Roland-Garros n’a pas pardonné à l’Américain d’avoir éliminé le dernier français encore en lice, Arthur Rinderknech. Il a été copieusement sifflé, rendant impossible la traditionnelle interview d’après-match.

Taylor Fritz a éliminé le dernier français encore en lice et s'est fait copieusement siffler par le public de Roland-Garros. Icon sport
Taylor Fritz a éliminé le dernier français encore en lice et s'est fait copieusement siffler par le public de Roland-Garros. Icon sport

    Taylor Fritz a attendu pendant de longues minutes. Marion Bartoli aussi, avec le micro à la main pour tenter en vain d’interroger le vainqueur américain d’Arthur Rinderknech, le dernier français des 28 engagés au début de ce Roland-Garros 2023, sorti lui aussi dès le 2e tour.

    Malgré plusieurs tentatives de l’ancienne joueuse française, les sifflets du public de court Suzanne-Lenglen ont rendu impossible l’exercice imposé au vainqueur. Ce dernier s’est contenté d’un mordant « Le public était tellement super à me pousser, je voulais bien m’assurer que j’avais gagné. ». Puis il termine l’échange par un ironique : « Je vous aime les gars ».

    Une scène surréaliste que le public français n’avait jamais offerte aux meilleurs joueurs de la planète sur la terre battue de Roland-Garros. Et cela ne s’est pas limité à la sortie de l’Américain, pendant toute la rencontre, les fans français ont tenté de déstabiliser Fritz notamment lorsqu’il servait. Pas de quoi perturber la tête de série numéro 9 qui s’est finalement imposée en quatre manches (2-6, 6-4, 6-3, 6-4).

    Une fois le dernier point marqué, Fritz s’est alors tourné vers le public en mettant son index sur la bouche pour lui demander de se taire. Un geste qui a sûrement été pris pour de la provocation de la part de l’Américain, puisque le public a alors redoublé de sifflets et de huées, jusqu’à rendre l’interview d’après-match impossible.

    Une fois sorti du court, Taylor Fritz n’a pas pu s’expliquer et revenir sur cet incident puisqu’il a annulé la conférence de presse pourtant obligatoire. Contrairement au battu du soir, Arthur Rinderknech qui a défendu le public français.

    « Je suis plutôt pour ce genre d’ambiance foot. Oui, c’était comparable, même si les Australiens étaient bien plus bourrés que les Français. Je ne sais pas si on glissait à Fritz des petits mots doux, moi c’était le cas là-bas ! » Et de poursuivre : « Une partie de mon parcours, ce sont les États-Unis et les facs US avec des rencontres où le public peut interagir pendant les points. Je vous laisse imaginer… Là, c’est too much. Mais à partir du moment où on se tient pendant le point en criant dans tous les sens, je suis pour. Ça rend le sport et le jeu tellement meilleur… »

    Taylor Fritz a réagi sur les réseaux sociaux en publiant un tweet après minuit : « Elle (Bartoli) a dit qu’elle ne posait qu’une seule question avant de commencer et je suis resté et j’ai signé des autographes pour les enfants en sortant », a-t-il écrit sur Twitter après minuit. Puis un autre un peu plus tard, il s’agissait d’un émoji d’un visage avec le doigt sur la bouche…

    Sur les réseaux sociaux justement, beaucoup ont pris la défense de l’Américain en fustigeant l’attitude du public français. « Il a entièrement raison. Le public ne l’a pas respecté. Certes l’ambiance était incroyable mais parler pendant le service des joueurs c’est juste pas possible », écrit un internaute. Les mots « insupportable » , « honteux » , « invivable » revenaient le plus souvent pour décrire le comportement du public avant, pendant et après le match.