Aéroport de Roissy : débrayages en plein rush de Noël chez FedEx

Les débrayages se succèdent depuis une semaine à FedEx, concernant jusqu’à une centaine de salariés selon la CGT. Sans impacter le fonctionnement de l’entreprise, selon la direction.

 Les débrayages se succèdent  Fedex, en plein rush de fin d'année
Les débrayages se succèdent Fedex, en plein rush de fin d'année DR

    C'est le rush de fin d'année pour FedEx, le géant de la messagerie. C'est aussi l'heure des débrayages en série chez les salariés de la plate-forme aéroportuaire de Roissy, depuis plusieurs jours. Selon les syndicats, une centaine de salariés « se sont mis en marche pour réclamer de meilleures conditions de travail et salariales » dans la nuit de mardi à mercredi. Le mouvement s'est répété mercredi soir.

    « Il a encore pris de l'ampleur cette nuit dernière » soulignent dans un tract la CGT, la CFTC, Sud aérien et le CAT. Le site de Roissy-Charles-de-Gaulle emploie 2 500 personnes environ, dont 500 à 600 intérimaires.

    Des primes réclamées pour les pics d'activité

    « Cela perturbe le fonctionnement, c'est certain. Nous sommes en plein dans le rush. Les salariés débrayent depuis jeudi dernier et cela s'est intensifié cette semaine, précise ce vendredi Sukru Kurak, secrétaire général CGT FedEx. Cela concernait une cinquantaine de salariés au départ, 100 aujourd'hui, tous services confondus. »

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    La politique salariale est au cœur de ce mouvement. « Nous nous sommes mobilisés durant toute la crise sanitaire. Il fallait transporter les masques, les médicaments. Mais il n'y a pas eu de prime Covid, pas de participation aux bénéfices. Et cela, c'est la goutte d'eau qui a fait débord le vase. Il y a une vraie exaspération chez les salariés. »

    Ils réclament une prime de 500 euros pour le pic d'activité, une prime Covid de 1 000 euros, une augmentation de salaire « en lien avec le coût de la vie et non 24 euros brut » et « une meilleure répartition des richesses et bénéfices engrangés ».

    Peu d'impact sur l'activité selon la direction

    La direction de FedEx confirme le mouvement. « Ces débrayages ont été effectués par une centaine de personnes sur un temps limité et n'ont pas impacté nos opérations. »

    Elle précise que les revendications salariales ont été traitées lors des Négociations annuelles obligatoires (NAO) en juin dernier : « Plusieurs mesures ont été appliquées, dont l'octroi de primes de vacances et une réduction de la part salariée sur la cotisation de la mutuelle. En octobre, une augmentation salariale additionnelle a été attribuée à tous les salariés. Ces mesures ont été appliquées dans le but d'augmenter leur pouvoir d'achat. »

    La direction ajoute enfin que « FedEx Express a pris la décision, malgré le contexte économique incertain lié à la pandémie, de poursuivre sa politique d'investissements sur le site de Roissy-CDG ». Elle ajoute être « très reconnaissante des efforts et des engagements considérables fournis par nos équipes en cette période de pic à l'approche des fêtes de fin d'année ».

    Une mobilisation au printemps dernier

    Lors du premier confinement, les salariés et les syndicats s'étaient mobilisés pour obtenir de leur employeur les moyens de faire face en sécurité à la crise sanitaire. Une mobilisation intervenue après le décès du Covid-19 d'un intérimaire de 60 ans, le 24 mars.

    Saisie, la Direccte Ile-de-France - la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l'emploi - avait mis en demeure début avril la direction du géant américain de la messagerie de fournir des masques, des gants et des combinaisons jetables pour chaque salarié, mais aussi d'opérer une désinfection sérieuse des locaux.