Andilly : des hérissons en convalescence dans le parc de la mairie

Des enclos aménagés ont été installés pour accueillir ces animaux, soignés par l’association Faune Alfort et requinqués avant d’être renvoyés dans la nature.

Andilly, jeudi &- juin 2022. Martine Volatier, administratrice de l'association Faune Alfort, Amandine Lepsch, directrice des services Techniques de la ville d'Andilly, et Philippe Feugère, premier adjoint au maire, veillent sur les enclos aménagés pour accueillir des hérissons en convalescence. LP/Christophe Lefevre
Andilly, jeudi &- juin 2022. Martine Volatier, administratrice de l'association Faune Alfort, Amandine Lepsch, directrice des services Techniques de la ville d'Andilly, et Philippe Feugère, premier adjoint au maire, veillent sur les enclos aménagés pour accueillir des hérissons en convalescence. LP/Christophe Lefevre

    Nid composé de paille et de journaux, cantine… Tout est prêt pour attendre les futurs pensionnaires. Après une première « promotion » accueillie fin avril et qui a depuis repris sa liberté, les trois enclos aménagés dans le parc de la mairie d’Andilly pourraient recevoir dans quelques jours de nouveaux protégés. La municipalité a en effet décidé d’innover en mettant en place à quelques mètres de l’hôtel de ville un espace pour héberger des hérissons en convalescence.

    Un animal menacé d’extinction à l’horizon 2050, car très vulnérable malgré les 7 000 piquants qui le recouvrent. « Le hérisson est un animal protégé, explique Philippe Feugère, premier adjoint au maire. Il a beaucoup de prédateurs, et principalement l’homme, avec les produits phytosanitaires, les voitures, ou encore les outils de jardin. C’est un animal qu’il faut aider. On a beaucoup d’animaux blessés, malades, et beaucoup qui perdent leur mère. On se retrouve avec des animaux qu’il faut soigner. »

    Avant un retour à la vie sauvage

    Beaucoup sont ainsi accueillis par l’association Faune Alfort, de l’école nationale vétérinaire de Maisons-Alfort (Val-de-Marne), considérée comme la référence dans le domaine et partenaire de la ville. La structure du 94 en a ainsi accueilli 130 cet hiver. Une fois soignés, les hérissons peuvent donc désormais être accueillis à Andilly au printemps, en zone de convalescence, avant le retour à la vie sauvage.

    Une première "promotion" de hérissons en convalescence a été accueillie à la fin du mois d'avril dans le parc de la mairie d'Andilly. Ville d'Andilly
    Une première "promotion" de hérissons en convalescence a été accueillie à la fin du mois d'avril dans le parc de la mairie d'Andilly. Ville d'Andilly

    En été, ce havre de paix peut aussi héberger des bébés privés de leur maman, qui seront soignés et nourris, pendant huit à dix jours, jusqu’à ce qu’ils atteignent les 800 g. Les orphelins sont ensuite relâchés dans la nature et une surveillance est mise en place autour des enclos pendant trois ou quatre jours pour s’assurer qu’il n’y ait rien d’anormal. Tous sont dorlotés par les bénévoles de Faune Alfort, formés pour l’occasion.

    Déjà mis en place à Saint-Prix

    Les cinq premiers patients sont donc arrivés fin avril dans les enclos de 16 m2 créés par les services techniques municipaux. Ils ont été relâchés au début du mois de mai. D’autres devraient arriver la semaine prochaine. « Le but, ce n’est pas de faire de la masse, explique Martine Volatier, administratrice de Faune Alfort. On veut faire ça bien. » « Il faut qu’ils se fassent leur place dans le milieu naturel, précise Amandine Lepsch, directrice des services techniques de la ville. L’objectif n’est pas de créer une surpopulation dans les alentours. »

    Un dispositif déjà testé par la ville de Saint-Prix depuis quelques années. « On manque cruellement d’enclos, soupire Martine Volatier. L’idée des espaces dans les villes, c’est une bonne chose. Ne serait-ce qu’au niveau géographique, car ça évite d’avoir à faire beaucoup de route pour aller dans le Val-de-Marne. »

    Financé par le budget participatif de la Région

    D’un coût estimé à environ 10 400 euros, financé à 70 % par le budget participatif écologique et solidaire de la région Ile-de-France, les enclos pour hérissons s’inscrivent dans une démarche globale mise en place par la ville. Bien décidée à œuvrer pour la biodiversité et participer à la préservation de la faune et de la flore, celle-ci a ainsi installé par exemple des radeaux flottants sur le bassin du parc des huit arpents, permettant à des oiseaux de nicher en toute tranquillité, un verger communal, des espaces en écopâturage, ou encore un jardin des semences oubliées.

    À noter par ailleurs que le Val-d’Oise devrait se doter dans les prochains mois d’un centre de sauvetage pour la faune sauvage, qui pourra accueillir et soigner hérissons, pigeons ou encore rapaces. Le lauréat de l’appel à projet lancé en décembre dernier devrait bientôt être connu.