Argenteuil vote 73 millions d’euros d’investissements pour 2022, « un niveau historique et ambitieux »

La municipalité prévoit de construire deux groupes scolaires, de refaire une médiathèque et la maison de Claude Monet. L’opposition estime que ces travaux étaient attendus depuis longtemps.

Argenteuil. La construction du nouveau groupe scolaire Les Augustins, situé en centre-ville, figure parmi les réalisations prévues dans le budget d'investissement 2022. D.R.
Argenteuil. La construction du nouveau groupe scolaire Les Augustins, situé en centre-ville, figure parmi les réalisations prévues dans le budget d'investissement 2022. D.R.

    C’est du jamais-vu à Argenteuil. Le conseil municipal a voté, mardi soir, un budget prévisionnel pour l’année 2022 comportant 73 millions d’euros d’investissements. Sur cette somme, 13 millions d’euros concernent des projets qui auraient dû être réalisés l’an passé et qui ont été reportés à cette année.

    « La bonne gestion menée depuis 2014 et les efforts consentis nous permettent d’atteindre un niveau historique et ambitieux de dépenses d’équipements », a souligné l’adjointe au maire chargée des finances, Malika Ahres (DVD).

    Parmi ces investissements, la mairie prévoit de construire deux groupes scolaires – celui des Augustins pour 15,8 millions d’euros et celui des Quatre vents pour 23,7 millions euros. Le premier ouvrira en septembre cette année et le second à la rentrée suivante.

    La maison Claude-Monet visible pour les Journées européennes du patrimoine

    La mairie va aussi rénover la médiathèque Robert-Desnos sur la dalle pour 8,2 millions d’euros. Elle consacre aussi 2 millions d’euros à la rénovation de la maison de Claude-Monet qui sera visitable à partir des prochaines Journées européennes du patrimoine.

    Malika Ahres a expliqué que ce niveau d’investissement était possible grâce à la faible augmentation des dépenses de fonctionnement. « Les efforts de gestion réalisés nous ont permis de limiter leur évolution globale à 1 % entre 2020 et 2021 », a-t-elle indiqué. Les charges de personnel ont été maintenues à 73 % du budget de fonctionnement.

    Les taux des emprunts ont diminué et la ville a pu faire baisser l’encours de la dette de 36 millions d’euros entre 2016 et 2020. Néanmoins ce dernier va augmenter à 374 millions cette année car la ville a prévu d’emprunter 10 millions d’euros pour financer ses investissements.

    « Il était temps de construire des écoles ! »

    « Pouvez-vous contraindre les dépenses de personnel alors que les besoins de la population augmentent ? Évidemment non », a critiqué Francis Gabouleaud (PCF). Il a également regretté la faiblesse des investissements pour la circulation à vélo et notamment que l’obstacle du port à sable empêche la circulation douce sur les berges de Seine.

    Abdelkader Hamida a relevé que la capacité de désendettement allait passer de 12 à 16 ans avec ce nouvel emprunt. « Ça fait des années que vous nous survendez une baisse de l’encours de la dette et là vous revenez cinq ans en arrière », a également noté Fabien Bénédic (PS).

    Mais pour plusieurs membres de l’opposition, ce haut niveau d’investissement est la conséquence de sa faiblesse dans le passé. « Il était temps de construire des écoles ! a souligné Abdelkader Hamida. Tout est fait pour rattraper le temps perdu. Et on veut nous faire croire qu’on se projette vers l’avenir ? » « Ça ne rattrape pas du tout l’immobilisme des années 2014-2020 », a jugé Fabien Bénédic.