« La situation financière est préoccupante »

DIDIER ARNAL, président PS du conseil général

« La situation financière est préoccupante »

    Président du conseil général depuis un an et demi, le socialiste Didier Arnal explique pourquoi le Val-d'Oise se retrouve, en cumulant 608 Mâ?¬ de dettes en 2008, sur la deuxième marche du podium des départements les plus endettés de France, d'après un classement du ministère de l'Intérieur. En l'état actuel, le conseil général devrait étaler sa dette sur plus de neuf ans pour la rembourser totalement.

    « Ce classement ne m'étonne pas et ne m'apprend rien du tout », confie Didier Arnal, qui gère un budget de plus de 1,2 Mdâ?¬. Il donne ses raisons sur la « sévère dégradation » de la situation financière qu'il avait déjà décrite, il y a tout juste un an, à la chambre régionale des comptes.

    La dette. « Le conseil général consacre cette année 95 Mâ?¬ au remboursement d'emprunt, rapporte Didier Arnal. La somme a doublé en quatre ans puisqu'en 2005, le conseil général remboursait 47 Mâ?¬. C'est une situation préoccupante. » La somme est montée en flèche en 2006 et 2007.

    L'Etat débiteur. Il n'a de cesse de le répéter : « L'Etat n'a pas compensé intégralement ses transferts de compétence au conseil général. Cela représente 107 Mâ?¬ en cinq ans. » Un trou d'autant plus difficile à combler lorsque le département veut améliorer certaines de ses nouvelles compétences.

    50 Mâ?¬ de recettes en moins. La chute des droits de mutations, liée à la baisse des transactions immobilières, a fait perdre au département 50 Mâ?¬ en deux ans. La gauche reproche à ses prédécesseurs de ne pas avoir anticipé la crise durant les années fastes.

    Pas de hausse des impôts locaux. C'est l'un des rares peut-être le seul départements de France à ne pas avoir augmenté le taux des quatre taxes depuis douze ans.

    « Il aurait fallu le faire en 2004. Maintenant, ça n'est plus possible en période de crise, regrette le président. Le contexte ayant changé, nous avons pris l'engagement de rester aux mêmes taux. » Un point de hausse des quatre taxes représente 3 Mâ?¬.

    1,6 Mdâ?¬ de promesses. C'est le montant des autorisations de programme de la précédente majorité de droite, d'après les élus de gauche qui en ont établi la liste après leur élection de mars 2008. « Des accords de principe pour des projets d'investissement sans crédit de paiement correspondant, déplore le président PS. Dedans, il y a bien sûr des projets à long terme comme le boulevard intercommunal du Parisis de 500 Mâ?¬. Mais il y a tout de même 650 Mâ?¬ de promesses concrètes. » Or, la capacité annuelle d'investissement du Val-d'Oise n'est que de 180 Mâ?¬.