Lutte contre l’habitat indigne : « On aborde les marchands de sommeil comme de la criminalité organisée »
La police nationale intervient désormais aux côtés des services municipaux et de l’État lors des opérations de contrôle de logements suroccupés. Le but : ajouter un volet pénal aux sanctions administratives.
Lundi, 6 heures du matin, le soleil pointe à peine à l’horizon. La trentaine de fonctionnaires de la commune et de l’État entre dans l’immeuble de la rue des Mûriers, à Garges-lès-Gonesse. Les agents de la commune ont confirmé il y a plusieurs jours la suroccupation de plusieurs logements. Ce sont eux qui ouvrent le cortège. Quatre coups vigoureux sont frappés à la porte d’un appartement du rez-de-chaussée. « C’est la mairie, vous pouvez nous ouvrir ? », interroge, d’une voix résolue, un fonctionnaire.
Pendant que les occupants tardent à répondre, la porte d’un autre appartement ciblé par cette opération s’ouvre. Les agents des différentes administrations pénètrent dans le logement. Un occupant pakistanais explique en anglais que huit personnes vivent ici. « Est-ce qu’il y a un deuxième interprète en ourdou ? », demande un policier. La première personne chargée de traduire cette langue parlée au Pakistan est déjà occupée dans un autre appartement. « Ils remettent chacun 150 à 200 euros à l’un des locataires qu’ils refusent de désigner », explique le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court.