Lutte contre l’habitat indigne : « On aborde les marchands de sommeil comme de la criminalité organisée »

La police nationale intervient désormais aux côtés des services municipaux et de l’État lors des opérations de contrôle de logements suroccupés. Le but : ajouter un volet pénal aux sanctions administratives.

Une opération de lutte contre l'habitat indigne avec les services municipaux, la préfecture, l'ARS et la police nationale. Le préfet Phillipe Court examine les papiers d'un occupant. LP/Thibault Chaffotte
Une opération de lutte contre l'habitat indigne avec les services municipaux, la préfecture, l'ARS et la police nationale. Le préfet Phillipe Court examine les papiers d'un occupant. LP/Thibault Chaffotte

    Lundi, 6 heures du matin, le soleil pointe à peine à l’horizon. La trentaine de fonctionnaires de la commune et de l’État entre dans l’immeuble de la rue des Mûriers, à Garges-lès-Gonesse. Les agents de la commune ont confirmé il y a plusieurs jours la suroccupation de plusieurs logements. Ce sont eux qui ouvrent le cortège. Quatre coups vigoureux sont frappés à la porte d’un appartement du rez-de-chaussée. « C’est la mairie, vous pouvez nous ouvrir ? », interroge, d’une voix résolue, un fonctionnaire.

    Pendant que les occupants tardent à répondre, la porte d’un autre appartement ciblé par cette opération s’ouvre. Les agents des différentes administrations pénètrent dans le logement. Un occupant pakistanais explique en anglais que huit personnes vivent ici. « Est-ce qu’il y a un deuxième interprète en ourdou ? », demande un policier. La première personne chargée de traduire cette langue parlée au Pakistan est déjà occupée dans un autre appartement. « Ils remettent chacun 150 à 200 euros à l’un des locataires qu’ils refusent de désigner », explique le préfet du Val-d’Oise, Philippe Court.