Deux enfants grièvement blessés après avoir été renversés lors d’un rodéo urbain à Pontoise

Une fillette de 10 ans se trouve entre la vie et la mort et un garçon de 11 ans a également été hospitalisé. Ils ont été fauchés par une moto vendredi soir alors qu’ils jouaient en bas de chez eux dans le quartier des Hauts de Marcouville à Pontoise (Val-d’Oise). Le conducteur s’est rendu ce samedi.

Les pompiers ont pris en charge les deux petites victimes blessées à Pontoise vendredi 5 août. (Illustration). LP/Olivier Boitet
Les pompiers ont pris en charge les deux petites victimes blessées à Pontoise vendredi 5 août. (Illustration). LP/Olivier Boitet

    Ils étaient en train de jouer à chat sur l’esplanade. Deux enfants ont été fauchés par une moto vendredi 5 août au pied des tours du quartier des Hauts de Marcouville à Pontoise (Val-d’Oise). Le drame s’est produit entre 21h15 et 21h30 entre les bâtiments 3 et 10, en plein cœur de la résidence. Après avoir pris la fuite dans un premier temps, le jeune conducteur s’est finalement rendu ce samedi au commissariat de Pontoise. Âgé de tout juste 18 ans, il a été placé en garde à vue.

    Les habitants étaient nombreux à profiter de la soirée d’été au pied des immeubles vendredi, lorsque le drame s’est noué. Mais pendant que les enfants jouent et que les adultes discutent, d’autres prennent des risques en circulant à moto dans l’enceinte de la résidence. Les deux victimes se trouvaient au niveau du terrain de basket lorsque l’engin les a percutés violemment. Arrivés immédiatement sur place, les pompiers et les équipes du Samu 95 ont pris en charge une fillette âgée de 10 ans et un jeune garçon de 11 ans. La petite fille, souffrant d’un très grave traumatisme crânien, a été transportée à l’hôpital Necker (Paris XVe) par les urgentistes, elle se trouvait en urgence absolue.

    Ce samedi, alors qu’elle était prise en charge par l’équipe médicale, son pronostic vital était toujours engagé.

    Une enquête est en cours

    La seconde victime, très gravement blessée également, a d’abord été conduite au centre hospitalier de Pontoise avant d’être finalement redirigée vers Amiens (Somme). Le garçonnet souffre d’une fracture ouverte au niveau du tibia et du péroné. Son état semblait stabilisé au lendemain des faits.

    Une enquête de police a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de ce terrible accident. A priori, une seule moto serait à l’origine des deux chocs. Le conducteur, un jeune originaire du quartier, s’est finalement présenté de lui-même aux forces de l’ordre samedi à 13h45 après avoir fui avec l’aide d’autres complices qui se trouvaient sur la dalle à ce moment-là. Sa garde à vue pourrait durer 48 heures.



    Dans le quartier de Marcouville, toute la population est sous le choc. Sur les réseaux sociaux, on partage son émotion. « C’est tellement triste », répètent les habitants. La ville, en partenariat avec l’hôpital de Pontoise, a mis en place dès ce samedi une cellule d’urgence médicale psychologique. Les enfants et les familles qui ont besoin d’accompagnement ont été reçues par des professionnels à la maison de quartier la Baleine à partir de 15h30. « Il n’y a pas de colère, mais de la consternation », constate Anne Fromenteil l’adjointe au maire présente sur les lieux.

    Les rodéos urbains sont malheureusement, ici comme dans d’autres quartiers urbains, un phénomène récurrent lorsque reviennent les beaux jours. « Voilà pourquoi surtout en période de printemps ou d’été, je ne me promenais presque jamais avec mon petit, j’avais peur de tout ça, un jour fatalement ça devait arriver… », témoigne ainsi un père de famille.

    Ce vendredi soir avant la tragédie, la police n’avait pas été appelée par des riverains ayant entendu le bruit des moteurs. Mais ce genre d’intervention est récurrent durant l’été. « Nous sommes très impliqués dans la lutte contre les rodéos », explique-t-on à la direction départementale de la sécurité publique. « Dès que nous avons des signalements, nous envoyons des effectifs. » Depuis le début du mois d’avril, 534 interventions de ce type ont ainsi été déclenchées dans le département. Les agents ont dans le même temps procédé à 37 interpellations et 34 saisies de motos. C’est peu en comparaison du nombre de déplacements. « Mais au moins notre arrivée, si elle n’entraîne pas toujours de saisie, contribue à mettre fin au phénomène », pointent les forces de l’ordre. Chaque week-end, à partir du printemps et jusqu’à l’automne, les policiers mènent des opérations de prévention et dissuasion. Ce samedi, ils étaient à Sarcelles et Argenteuil pour repérer les deux-roues ayant des conduites dangereuses dans les quartiers. Ce dimanche, ce sont les villes de Sannois et Cergy-Saint-Christophe qui devaient être ciblées.