Saint-Ouen-l’Aumône : le DJ passait des platines à la cocaïne

Un père de famille de 37 ans s’était lancé dans le trafic de cocaïne, avec naïveté selon son avocat. Il a été condamné ce vendredi à un an de prison ferme et incarcéré à l’issue de l’audience.

 Illustration. L’homme dealait devant chez lui à Saint-Ouen-l’Aumône, au parc Lenôtre de Saint-Ouen-l’Aumône.
Illustration. L’homme dealait devant chez lui à Saint-Ouen-l’Aumône, au parc Lenôtre de Saint-Ouen-l’Aumône. LP/O.B.

    Le DJ de Saint-Ouen-l'Aumône avait ajouté les stupéfiants à ses platines. Grégory S., 37 ans, a été condamné ce vendredi après-midi à un an de prison ferme par le tribunal correctionnel de Pontoise pour son implication dans un trafic de cocaïne. Une peine assortie de 6 mois de sursis probatoire d'une durée de deux ans, période pendant laquelle il devra travailler et soigner son addiction au cannabis à sa sortie de prison. En somme, arrêter de consommer une dizaine de joints par jour comme cela était le cas jusqu'alors.

    Ce qu'il a pu commencer dès ce vendredi soir en intégrant une cellule de la maison d'arrêt d'Osny : le tribunal a prononcé son placement sous mandat de dépôt, en suivant précisément les réquisitions de la procureure.

    Il dealait devant chez lui à Saint-Ouen-l'Aumône, au parc Lenôtre mais ne se savait pas surveillé. Le groupe stup de la sûreté urbaine de Cergy avait été informé cet été qu'il se livrait au trafic de cocaïne. Les premières surveillances menées au mois d'août dans son quartier n'ont pas permis de vérifier l'information.

    La drogue arrivait de Guyane, via des mules

    En revanche, en planque devant chez lui mardi dernier, les enquêteurs ont assisté à une transaction avec une jeune femme à qui le suspect donnait un sachet contre des billets. Interpellée discrètement à l'écart, la cliente a reconnu avoir acheté un gramme de cocaïne. Le lendemain, la scène s'est reproduite avec un client. Grégory S. est alors interpellé, pris la main dans le sac, et placé en garde à vue.

    Lors de la perquisition menée avec le concours d'un chien, les policiers ont notamment découvert, 132 g de cocaïne, mais aussi 4 200 € en espèces, une balance de précision…

    Grégory S., père de quatre enfants, l'un d'eux étant gravement malade, n'a pas fait mystère de son activité, reconnaissant immédiatement écouler de la cocaïne amenée de Guyane par des mules. Une filière classique dans laquelle il était impliqué depuis un an, selon la procédure, peut-être davantage dans la réalité. Il a indiqué également avoir une activité de DJ dans les soirées guyanaises, lui-même étant originaire de Cayenne.

    C'est dans ce cadre qu'il aurait pris contact avec des personnes qui l'auraient incité à se lancer dans le trafic. Sa page Facebook témoigne en tout cas de nombreuses participations à des soirées en compagnie d'autres DJ, en région parisienne.

    DJ et cuisinier en intérim

    « Il est un père de famille travailleur et engagé », a souligné son avocat, qui évoque également son travail de cuisinier en intérim. Il a surtout plaidé « une forme d'amateurisme et de naïveté » de la part du DJ, qui revendait les stupéfiants imprudemment devant chez lui.

    Selon l'accusation, le bénéfice du trafic doit être évalué en centaine de milliers d'euros. La procureure soulignant l'existence d'un compte bancaire dédié uniquement aux jeux de hasard, abondé par des dépôts d'espèces selon elle suspects.

    Des montants que la défense a contesté : « Aucun élément ne le laisse supposer, je ne sais pas où est l'argent », a souligné l'avocat, qui s'interroge sur les sommes avancées par la procureure en relevant l'absence d'éléments de train de vie pouvant correspondre à ce bénéfice. La défense a enfin demandé qu'il ne soit pas incarcéré, relevant qu'il s'agit de sa première condamnation dans un dossier de stupéfiants.