« Cannelle y a laissé sa vie » : à Chennevières, des clôtures vétustes à l’origine de la mort d’une ânesse

Dans la nuit de dimanche à lundi, une pensionnaire de l’Asinerie Francilianes, intégrée au parc départemental de la Plaine des Bordes, s’est échappée et a été percutée par une voiture. Depuis longtemps, la gérante réclame au département le remplacement des barrières.

Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne), lundi 27 mai. Pour se faire entendre du département, la gérante de l'asinerie n'a pas hésité à bloquer l'entrée du parc de la Plaine des Bordes avec son tracteur, portant la dépouille de l'ânesse Cannelle. LP/G.M.
Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne), lundi 27 mai. Pour se faire entendre du département, la gérante de l'asinerie n'a pas hésité à bloquer l'entrée du parc de la Plaine des Bordes avec son tracteur, portant la dépouille de l'ânesse Cannelle. LP/G.M.

    Sous la bâche en plastique bleu qui recouvre son corps, quelques coquelicots ont été posés là, à la commissure des lèvres, comme un ultime hommage. « Cannelle aurait dû avoir 12 ans cette année, elle était dans la fleur de l’âge », souligne ce lundi matin une Émilie Artus triste et en colère, quand nous la retrouvons à l’entrée du parc départemental de la Plaine des Bordes, à Chennevières-sur-Marne (Val-de-Marne), qu’elle bloque avec un tracteur. L’engin « y restera tant que les élus du département ne se seront pas présentés ici », tonne celle qui gère depuis une décennie l’Asinerie Francilianes, une exploitation où sont élevés ânes, ânesses et ânons, pour le grand bonheur des promeneurs et des familles.

    Quelques heures plus tôt, peu avant 5 heures, Émilie Artus est appelée à quelques centaines de mètres de là, de l’autre côté du parc. Dans la nuit encore noire, neuf de ses vingt-six ânes viennent de passer la clôture en bois censée les protéger des dangers potentiels, en premier lieu des véhicules pouvant circuler sur la route toute proche. Si huit équidés sont aisément rattrapés, il est hélas trop tard pour Cannelle.