Comment le nouveau maire de Gentilly sera élu le 2 mars par un conseil municipal incomplet

Les délais sont tenus, le protocole est respecté. Pourtant, un détail coince. Après la démission de quatre élus d’opposition, le conseil municipal n’est pas au complet et ne pourrait théoriquement pas élire un nouveau maire… sauf que la maire sortante a démissionné en premier.

Gentilly. Fatah Aggoune, ici le 23 septembre 2021, devrait succéder à Patricia Tordjman à la tête de la commune lors du conseil municipal du 2 mars. LP/Marine Legrand
Gentilly. Fatah Aggoune, ici le 23 septembre 2021, devrait succéder à Patricia Tordjman à la tête de la commune lors du conseil municipal du 2 mars. LP/Marine Legrand

    Cela s’est joué à quatre jours près. S’ils avaient officialisé leur démission plus tôt, les membres du groupe citoyen d’opposition Demain Gentilly auraient compliqué l’élection du successeur de Patricia Tordjman (PCF). Après 16 ans à la tête de la mairie, cette dernière a indiqué aux habitants qu’elle quittait ses fonctions, dans une lettre publique du 8 février, justifiant sa décision par « le choix du renouveau pour la ville ».

    Une fois acceptée par la préfète le 8 février, sa démission du mandat de maire a pris effet immédiatement, et Patricia Tordjman a été provisoirement remplacée par son premier adjoint Fatah Aggoune (app. PCF). Selon toute vraisemblance, celui-ci devrait être élu maire lors du conseil municipal du samedi 2 mars. « On prépare simplement un conseil très classique d’installation, indique son cabinet. C’est bien sûr un moment très important, mais il n’y a pas de surprise en vue. »



    Si le conseil municipal a bien été convoqué dans le délai imparti de quinze jours, il doit être complet pour procéder à l’élection du nouveau maire… Or les quatre conseillers du groupe d’opposition Demain Gentilly ont démissionné après le conseil municipal du jeudi 23 novembre. Un projet de mosquée sur le Plateau soulevait alors le débat du manque de concertation des habitants du quartier et de transparence de la part de la municipalité.

    Un grain de sable dans les rouages huilés de la succession

    Le retrait des quatre conseillers municipaux concernés, qui n’avaient pas souhaité répondre à nos sollicitations, a été annoncé par une tribune dans le journal municipal. Après la démission de Patricia Tordjman, certains citoyens se sont donc inquiétés de la tenue d’une élection partielle, afin que le conseil municipal soit au complet pour pouvoir élire un nouveau maire.

    Mais le diable est dans les détails, en l’occurrence dans les dates : les démissions ont bien eu lieu, mais ont été officiellement notifiées à la mairie et à la préfecture le 11 février, plus de deux mois après leur annonce à la population… et quatre jours après celle de la maire.

    Or la préfecture a tranché ce mardi : « Le caractère complet du conseil municipal pour l’élection du maire s’apprécie à la date à laquelle la démission du maire est devenue définitive ». Cela signifie que comme les démissions de conseillers sont intervenues postérieurement à cette date, elles ne sont pas prises en compte, et l’élection du maire peut donc se tenir le 2 mars prochain. Plus de 200 personnes sont attendues pour une séance extraordinaire à 9h30 au gymnase Maurice Baquet.