Les ados en rupture suivis pendant six semaines

Les ados en rupture suivis pendant six semaines

    Le premier atelier-relais, résultat d'un partenariat entre l'inspection académique (IA), la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et la Ligue de l'enseignement a été inauguré hier matin. Abrité par le centre de protection de la jeunesse de Créteil, il accueille aussi bien des adolescents entre 13 et 16 ans en rupture scolaire que d'autres en délicatesse avec la justice.

    « L'action conduite ici est exemplaire », affirme Michel Camux, le préfet du Val-de-Marne, présent hier. Ce nouvel « outil individualisé et personnalisé répond à la demande d'un public malheureusement assez nombreux. Il a été conjointement mis au point par des partenaires qui, au quotidien, se liguent pour lutter contre ces phénomènes pernicieux que sont l'absentéisme et le décrochage scolaire », ajoute-t-il.

    « Réinsérer l'élève en décrochage dans le cursus scolaire »

    C'est là que, depuis une semaine, se retrouvent Jean-François, Olivier, Lucas, Bertrand * et trois autres collégiens d'à peine 15 ans. Sous la houlette d'une enseignante spécialisée, ils essaient de rattraper les lacunes et retards accumulés dans leur établissement scolaire. « On apprécie d'être là, parce qu'on n'est pas beaucoup », assure Jean-François. « Et il y a plus de personnes pour s'occuper de nous », renchérit Bertrand.

    « Repérés », puis « déplacés » dans cet atelier-relais pour six semaines d'affilée, les élèves bénéficient d'une sorte de bilan de compétences fondamentales, puis de cours adaptés, mais également d'activités sportives, culturelles et associatives. « On va au-delà de la simple question de l'apprentissage, explique un membre de la Ligue de l'enseignement. En pratiquant le tir à l'arc par exemple, l'élève est obligé d'écouter et de respecter les consignes, de se concentrer, puis de s'évaluer et de se corrigerâ?¦ » Des capacités égarées par ces élèves au fil des ans sur les bancs de l'école. « Dans tous les cas, affirme Didier Jouault, l'inspecteur d'académie, on a le projet de réinsérer l'élève en décrochage dans le cursus scolaire. » Son retour dans l'établissement d'origine, avec lequel aucun pont n'est coupé, fait l'objet d'un suivi par un enseignant tuteur.

    A Créteil, à l'orée de sa deuxième semaine au sein de l'atelier-relais, Lucas, lui, semble avoir déjà repris un peu de cette confiance qui manque parfois aux « mauvais » élèves : « J'ai envie de rattraper mon retard », affirme-t-il, en souriant, entre deux exercices sur les nombres décimaux.

    « Après une période d'exercices, puis une évaluation, ce premier atelier-relais multipartenaire pourra, si besoin, donner naissance à d'autres, conclut le préfet du Val-de-Marne, qui espère, malgré tout, qu'il y en ait le moins possible. »

    * Les prénoms des adolescents ont été changés.