Ivry : haro sur les squats

La fin de la trêve hivernale devrait sonner le glas de plusieurs d’entre eux, sous le coup de procédures d’expulsion.

 Ivry, ce lundi. Ouvert en mai, 2017 par le milieu autonome, l’ancien siège social de la mutuelle étudiante LMDE, est sous le coup d’une décision d’expulsion.
Ivry, ce lundi. Ouvert en mai, 2017 par le milieu autonome, l’ancien siège social de la mutuelle étudiante LMDE, est sous le coup d’une décision d’expulsion. LP/M. Fr.

    Sales temps pour les squats et les bidonvilles. Chez les occupants des nombreux lieux de fortune disséminés dans la ville, au gré des requalifications urbaines ou industrielles, l'inquiétude est vive à l'approche de la fin de la trêve hivernale. La police est intervenue dans l'un d'eux vendredi, et certains immeubles sont sous le coup de décisions d'expulsion.

    Risque d'incendie pour le bidonville de l'ancien BHV. Ce sont entre 300 et 400 personnes, selon les estimations de la Ville, qui ont trouvé refuge à l'extrémité du boulevard Paul-Vaillant-Couturier. Interdiction formelle d'entrer dans ce petit village pour quiconque n'y vit pas. Depuis la porte d'entrée, on peut voir les ruelles formées par les dizaines d'abris. « Le risque d'incendie est très élevé. Ces familles sont en danger », alerte le maire (PCF) de la ville (lire l'interview ci-dessous).

    Ivry, ce lundi. Près de 300 à 400 personnes vivent sur le site de l’ancien BHV, situé avenue Paul-Vaillant-Couturier/LP/M. Fr.
    Ivry, ce lundi. Près de 300 à 400 personnes vivent sur le site de l’ancien BHV, situé avenue Paul-Vaillant-Couturier/LP/M. Fr. LP/M. Fr.

    Expulsion imminente du camp rom de la rue Mirabeau. Ils sont près de 70 à 80 à survivre là, à deux pas de Paris et de son périphérique. Pourtant, rien n'est perceptible depuis la rue, propre et nettoyée. Cocoï, le « patron » des lieux, craint une expulsion « d'ici à deux semaines ». La ville y a engagé un diagnostic social pour trouver des solutions de relogement. Trois familles ont déjà été prises en charge.

    Ivry-sur-Seine. Le bidonville de la rue Mirabeau devrait être démantelé à la fin de la trêve hivernale.LP/M. Fr.
    Ivry-sur-Seine. Le bidonville de la rue Mirabeau devrait être démantelé à la fin de la trêve hivernale.LP/M. Fr. LP/M. Fr.

    Le squat de la rue Marceau. Ouvert en mai 2017 par le milieu autonome, l'ancien siège social de la mutuelle étudiante LMDE, est lui aussi sous le coup d'une décision d'expulsion. Une soixantaine de migrants y vivent, dont 17 enfants (tous scolarisés). La police y est intervenue vendredi soir. « Ils nous ont dit qu'il nous restait deux semaines avant d'être expulsés », raconte l'un de ses habitants. Pour lui : l'opération de police était l'occasion de « compter le nombre d'occupants avant l'expulsion mais aussi de vérifier s'il y avait, où non, des black blocs hébergés avant la manifestation des Gilets Jaunes. » La réponse était non.

    Ivry, ce lundi. Ouvert en mai 2017 par le milieu autonome, l’ancien siège social de la mutuelle étudiante LMDE, est occupé par une soixantaine de personnes.LP/M. Fr.
    Ivry, ce lundi. Ouvert en mai 2017 par le milieu autonome, l’ancien siège social de la mutuelle étudiante LMDE, est occupé par une soixantaine de personnes.LP/M. Fr. LP/M. Fr.

    Le cas des raves. Dans le viseur de nombreux riverains : des fêtes sauvages (parfois organisées avec service de sécurité, billetterie…) ont notamment eu lieu ces dernières semaines dans un entrepôt du boulevard du Colonel-Fabien puis dans un immeuble du boulevard Paul-Vaillant-Couturier. Plusieurs mains courantes ont été déposées. Des riverains se sont même rendus dans les soirées pour couper la musique.

    PHILIPPE BOUYSSOU : « JE DEMANDE À L'ÉTAT D'INTERVENIR »

    Le marie (PCF) d'Ivry alerte sur les dangers d'incendie dans l'immense bidonville rom situé dans les locaux de l'ancien BHV, boulevard Paul-Vaillant-Couturier.

    Le squat de la rue Marceau va-t-il être évacué ?

    Il y a une décision de justice en ce sens. Mais je souhaite que l'expulsion de la cinquantaine d'occupants, majoritairement des Tchétchènes, n'ait pas lieu. On s'est adressé au Crédit mutuel pour faire un diagnostic social. Il y a 17 enfants qui y vivent. Tous sont scolarisés.

    Comment comptez-vous gérer la situation de l'immense bidonville situé boulevard Paul-Vaillant-Couturier mais aussi du campement de la rue Mirabeau ?

    Le risque d'incendie est très élevé dans le bidonville situé dans l'ancien BHV. Je demande donc à l'état d'y mettre son nez car les personnes qui y vivent sont en grand danger. Elles y ont trouvé refuge à la suite de plusieurs expulsions mais ne viennent pas d'Ivry. Nous espérons que celui de la rue Mirabeau ne soit pas démantelé immédiatement, même si une décision de justice a été prise. Nous y avons engagé un diagnostic social pour trouver des solutions de relogement.

    Les rave-partys, dans des entrepôts ou des immeubles squattés, sont de plus en plus fréquentes. Quelles solutions apportez-vous aux riverains qui s'en plaignent ?

    J'ai récemment fait saisir du matériel hi-fi et des arrêtés seront pris à chaque nouveau cas pour que la police puisse intervenir.