L’entreprise de recyclage de Choisy sert d’exemple pour la ministre

La secrétaire d’Etat auprès du ministère de la transition écologique et solidaire, Brune Poirson, a lancé ce lundi la campagne nationale de communication sur le recyclage dans les locaux de la TPE.

 Choisy-le-Roi, ce lundi. La secrétaire d’état Brune Poirson (à gauche) dans les locaux de Bilum pour lancer la campagne nationale de communication sur le recyclage.
Choisy-le-Roi, ce lundi. La secrétaire d’état Brune Poirson (à gauche) dans les locaux de Bilum pour lancer la campagne nationale de communication sur le recyclage. LP/M. Fr

    Quatre coups de cutter pour découper la tête du roi de France François Ier avant de la transformer en sac à main : voici comment la secrétaire d'Etat auprès du ministère de la transition écologique et solidaire, Brune Poirson, a lancé ce lundi la campagne nationale de communication sur le recyclage.

    Une courte initiation à la maroquinerie proposée par l'entreprise Bilum, située à Choisy-le-Roi, dont elle a visité les locaux pour l'occasion. Un choix original pour un lancement, puisque la TPE de quatre salariés — fondée en 2005 et forte d'un chiffre annuel de 350 000 € — est pionnière dans le recyclage de matières mise au rebut en maroquinerie (dans le cas de François Ier, une vieille affiche d'exposition au Louvre).

    « Depuis 2005, nous avons récupéré 15 t de produits, issus de 20 matières différentes, et nous avons créé environ 200 000 produits », détaille Hélène de Lamoureyre, la cheffe de l'entreprise. L'ancienne publicitaire spécialisée dans les immenses bâches de promotion, s'est lancée le pari de « récupérer, recycler et recréer pour donner une seconde vie à ces produits éphémères ».

    Des voiles de montgolfière au tissu de sièges Air France

    Et pour poursuivre l'aventure, toutes les matières ont été bonnes à utiliser : dans l'atelier de l'entreprise, une véritable caverne d'Ali-Baba, s'entasse pêle-mêle : des ceintures de sécurité, des airbags, des voiles de montgolfière, des vestes de la gendarmerie, des kimonos, des tissus de sièges Air France ainsi que des gilets de sauvetage.

    Bref, tout ce qui aurait pu finir enfoui ou à l'incinérateur mais qui sera vendu, parfois à un prix conséquent (comptez 19 € pour une petite trousse en gilet de sauvetage Air France).

    Ou comment faire de l'argent avec ce qui en coûtait auparavant : « Au-delà de l'aspect écologique, il y a évidemment un véritable intérêt économique pour les entreprises, explique François-Henri Podeur, le responsable de la communication. Cela leur coûte moins cher de nous payer pour fabriquer des accessoires avec leurs matières que de les détruire, en plus, les entreprises peuvent ensuite vendre ces produits sur leur boutique en ligne. »

    Une affaire rondement menée puisque sept ateliers y sont consacrés, dont six en Ile-de-France. « Cela permet de travailler un circuit court et de s'inscrire dans un processus d'économie sociale et solidaire », défend Hélène de Lamoureyre, qui assure que « quatre d'entre eux sont des Etablissement et service d'aide par le travail et entreprise adaptée (Esat) ».