La moitié des entreprises ont vu leur chiffre d'affaires baisser

La moitié des entreprises ont vu leur chiffre d'affaires baisser

    C'est du jamais-vu ! Plus de la moitié des dirigeants d'entreprise du Val-de-Marne (52 %) ont annoncé un chiffre d'affaires en recul sur les six derniers mois. Une proportion jamais atteinte depuis la création de l'enquête annuelle de conjoncture (la 34e) de la chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP), présentée hier, et à laquelle près de mille dirigeants de petites et moyennes entreprises, tous secteurs d'activité confondus, ont répondu. La situation du Val-de-Marne est similaire à celle de la région, mais l'Ile-de-France est elle-même plus touchée que la moyenne nationale, dans laquelle « seulement » 40 % des chefs d'entreprise constatent un recul au dernier semestre.

    Tous les secteurs sont touchés. Les patrons qui ont vu leur chiffre d'affaires baisser sont majoritaires dans tous les secteurs d'activité, mais dans des proportions diverses. Ainsi, s'ils ne sont que 37 % dans le secteur des banques et assurances les autres voyant plutôt leur activité stagner ou dans une faible mesure augmenter , ils sont plus des deux tiers dans les cafés, hôtels et restaurants ou les biens de consommation, et même 72 % dans le secteur des transports, le plus touché. Dans la tourmente, les activités de services résistent mieux.

    Les petites entreprises en danger. Le ralentissement de l'activité impacte directement les trésoreries : 45 % des chefs d'entreprise déclarent une dégradation de leurs finances, contre 30 % l'année dernière. A ce titre, les petites entreprises souffrent beaucoup plus que les établissements de taille moyenne. « Il y a une fragilité toute particulière pour les commerces et services de proximité. C'est d'ailleurs là qu'on a constaté le plus de défaillances d'entreprises », explique Jean-Luc Neyraut, directeur de la CCIP du Val-de-Marne.

    L'emploi souffre moins qu'ailleurs. Dans la tempête, certains indicateurs sont moins mauvais que d'autres. Il en va ainsi de l'emploi. Certes, entre juin 2008 et juin 2009, 2 500 emplois ont été détruits dans le Val-de-Marne, et le nombre de chômeurs a bondi de 24 %. Mais le taux de chômage, à 7,5 %, est bien en deçà de la moyenne nationale, à 9,1 %. « Le Val-de-Marne est doté d'un fort tissu de très petites, de petites et de moyennes entreprises et, dans ces structures, il y a un vrai lien entre l'employeur et les collaborateurs », affirme le président de la CCIP du Val-de-Marne, Christian Pépineau.

    Relative confiance dans l'avenir. La question que tout le monde se pose, c'est celle de la sortie de crise. Les chefs d'entreprise val-de-marnais restent circonspects à ce sujet. Seuls 28 % d'entre eux envisagent une hausse de leur activité au cours des six prochains mois et un quart des dirigeants prévoient d'investir au cours du prochain semestre. Ils sont encore un peu plus d'un quart à considérer que la situation va se dégrader. « Mais en comparaison, l'an dernier, ils étaient 51 %, rappelle Jean-Luc Neyraut. Alors on peut parler d'un regain d'optimisme. »