Périgny : le combat contre les copies du Rubik’s cube à la française

Mounir Mahjoubi, secrétaire d’Etat chargé du Numérique, s’est rendu dans l’entreprise Microplast où est fabriqué le jeu Inside 3.

 Périgny, ce jeudi matin. Mounir Mahjoubi (à droite), le secrétaire d’Etat au numérique, s’est rendu dans l’entreprise où ce jeu est fabriqué. Au centre, Romain Piotte, le patron de Inside 3.
Périgny, ce jeudi matin. Mounir Mahjoubi (à droite), le secrétaire d’Etat au numérique, s’est rendu dans l’entreprise où ce jeu est fabriqué. Au centre, Romain Piotte, le patron de Inside 3. LP/Denis Courtine

    Dans sa main gauche, la version originale, fabriquée à Périgny. Dans l'autre main, la copie chinoise. Ente les deux jeux, difficile de voir la différence. « C'est dingue », soupèse Mounir Mahjoubi.

    Quelques jours après le lancement d'un plan pour aider les petites entreprises dans leurs relations avec les plateformes de vente en ligne, le secrétaire d'Etat chargé du Numérique s'est rendu ce jeudi matin à Microplast.

    C'est dans cette société de 15 salariés qu'est notamment fabriqué Inside 3. Ce Rubik's Cube à la française a été créé en 2012 par Romain Piotte. Ancien ingénieur, joueur invétéré, cet actuel professeur de mathématiques à Boulogne (Hauts-de-Seine) est parvenu avec quelques amis à réunir 70 000 € en 2012 grâce à un financement participatif. Son idée ? Créer un jeu en forme de cube dans lequel on doit faire circuler une bille.

    20 à 30 contrefaçons par semaine

    Et le succès est au rendez-vous. 250 000 cubes ont ainsi été vendus depuis le début dont 85 000 exemplaires l'année dernière.

    Seulement voilà, les Chinois ont aussi beaucoup aimé l'idée. Sans doute un peu trop. « Ils ont tout copié, il y a même ma tête sur la boîte, n'en revient pas le créateur du jeu. Au début on était même fiers. Nos proches nous ont tout de suite dit Mais vous êtes bêtes ou quoi ! »

    La bande de copains a en effet vite déchanté. Le jeu original vendu autour de 15 € s'est retrouvé à 2 ou 3 € sur des plateformes en ligne, notamment sur des sites chinois. « Comment vous procédez pour faire retirer tous les produits contrefaits », l'interroge le secrétaire d'Etat. « On signale les liens sur les plateformes de vente en ligne, explique Romain Piotte. Toutes les semaines, on doit virer entre 20 et 30 copies ».

    Mais toutes les plateformes ne sont pas aussi promptes à faire la chasse aux faussaires. « Certaines sont même spécialisées là-dedans », grimace Mounir Mahjoubi. Difficile parfois de faire entendre raison aux contrevenants quand on n'a pas de gros muscles à exhiber comme les grosses entreprises. Et le secrétaire d'Etat de souhaiter « imposer un règlement européen pour mieux traiter les plus petits. »