Val-de-Marne : de la verdure à la place des voitures le long du futur bus en site propre

Le département présentait ce mardi son projet révisé pour Altival. Au lieu d’être doublée par une route départementale, la voie de bus sera longée par une nouvelle coulée verte.

 Christian Favier et Pierre Garzon présentent le tracé d'Altival revu avec la création d'une coulée verte.
Christian Favier et Pierre Garzon présentent le tracé d'Altival revu avec la création d'une coulée verte. LP/Laure Parny

    Une coulée verte à la place d'une route départementale. C'est un sacré virage qu'a pris ce mardi le projet de bus en site propre Altival. Le conseil départemental du Val-de-Marne a présenté une version revue et corrigée. Un projet qui reliera Noisy-le-Grand à Chennevières, puis à Sucy-en-Brie, et dont on en parle déjà depuis plus de quinze ans.

    L'an dernier, le projet avait été « déclaré d'utilité publique » à l'issue d'une enquête publique qui avait eu lieu en 2019. Il doit voir le jour sur l'ex-VDO (voie de desserte orientale), une bande de terrains que l'Etat avait conservé pour faire l'autoroute A87, abandonnée depuis.

    Finalement le département a révisé son projet, sans pour autant qu'il perde son intérêt majeur : relier les habitants du Bois-l'Abbé et des Mordacs de Champigny, et les villes plus au sud, à la future gare de Villiers de la ligne 15 sud du Grand Paris Express. La partie nord d'Altival doit être réalisée au plus tard en 2025 pour coller à la mise en service du métro.

    Le tracé de la future voie de bus Altival. LP/Infographie
    Le tracé de la future voie de bus Altival. LP/Infographie LP/Laure Parny

    Une coulée verte d'1,5 km avec des îlots de fraîcheur

    À trois mois des élections départementales, le projet prend une tonalité plus verte. « La route départementale 10 ne sera finalement prolongée que jusqu'à la rue de Bernau, puis c'est une coulée verte d'1,5 km de long qui longera la voie de bus et les pistes cyclables plus au sud », annonce Christian Favier, président PCF du département, en conférence de presse organisée au parc du Plateau. Un lieu qui sera classé « espace naturel sensible » lors de l'assemblée plénière du département en avril.

    « Les grands projets doivent désormais tous être questionnés sur leur pertinence en termes de développement durable et en limitant l'imperméabilisation de sols », insiste l'élu, qui rappelle que le foncier nécessaire sera le même mais que « des îlots de fraîcheur » verront ainsi le jour.

    Des visées électorales, selon le maire de Champigny

    Mais cette révision du projet est « une méthode bien cavalière » pour Laurent Jeanne, le maire (Libres !) de Champigny, qui la découvre par voie de presse. « Tout ça sans aucune concertation et alors que l'enquête publique a déjà eu lieu (NDLR : une enquête modificative sera nécessaire) », regrette l'élu, depuis longtemps adversaire politique de Christian Favier. Laurent Jeanne accuse les élus communistes de « donner des gages aux Verts » à l'approche des élections.

    Les élus communistes, eux, assurent que l'enquête publique avait montré l'émergence de préoccupations environnementales de la part de riverains. « Ces demandes ont été entendues, rétorque Pierre Garzon (PCF), vice-président du conseil départemental en charge des transports. Ces 50 dernières années on corrélait toujours le développement économique et les logements au transport, là c'est un pari nouveau. »

    Au nord du parc du Plateau, les travaux devront être avancés pour octobre 2022, période à laquelle la SNCF a accepté de dater des coupures de lignes pour construire la voie de bus qui passera au-dessus des deux voies de chemin de fer.

    Le projet de création d'Altival s'élève à plus de 100 millions d'euros. Il devra désormais aussi prévoir l'agrandissement du parc du Plateau à l'Est pour rejoindre la future coulée verte.