Vincennes : le poisson d’avril cachait une campagne contre les crottes de chien

La ville n’a pas recruté un chien capable d’identifier ses congénères en reniflant leurs crottes. Mais elle souhaite alerter sur les incivilités.

 Le chien Fysh, censé traquer les crottes de ses congénères sur les trottoirs, lançait en fait une campagne contre les incivilités.
Le chien Fysh, censé traquer les crottes de ses congénères sur les trottoirs, lançait en fait une campagne contre les incivilités. DR

    En matière de poisson d'avril, la ville de Vincennes a de la suite dans les idées. Mais cette année, le poisson cachait une campagne de communication.

    Après avoir rebaptisé la commune La pissotte en 2017 avec moult affiches (sondage en ligne sur le futur nom des habitants à l'appui), ou avoir fait disparaître le cours Marigny sous un bassin d'entraînement des nageurs de l'équipe de France, en 2018, la mairie a cette année fait croire à ses administrés qu' un chien spécialisé — subtilement baptisé Fysh (« poisson » en anglais phonétique) — avait été recruté pour identifier ses congénères et leurs maîtres. Juste en reniflant leurs crottes non ramassées sur la voie publique.

    Une vidéo le mettant en scène, accompagné d'un policier municipal a même été mise en ligne ce lundi 1er avril sur le site de la ville. On y voit le chien accompagné d'une (vraie) policière municipale pister et identifier les coupables de la déjection malencontreusement oubliée par le maître de l'animal.

    L’une des affiches qui dénonce les incivilités, en l’occurrence les crottes de chien non ramassées. DR
    L’une des affiches qui dénonce les incivilités, en l’occurrence les crottes de chien non ramassées. DR DR

    Le poisson d'avril lance en fait une campagne de sensibilisation sur les incivilités : déjections canines donc, mais aussi mégots ou déchets jetés par terre. Des affiches martelant le message vont être installées en ville. Elles rappellent les amendes auxquelles s'exposent les indélicats : 68 € d'amende pour les crottes de chien, autant pour les mégots ou les déchets.

    Les propriétaires de chiens « n'ont pas d'excuse car 55 bornes de distribution de sac sont présentes dans la ville », estime la mairie. « Mais même si notre chien renifleur nous paraît mignon et rigolo, ce qu'il doit débusquer, dans nos rues, l'est beaucoup moins », commente Céline Martin, maire adjointe chargée de la vie des quartiers.

    La campagne se veut « décalée pour amuser et faire réagir le public ». Elle est censée porter « un message clair et pas moralisateur ». Une certitude : les amateurs d'émojis apprécieront.

    Le chien renifleur était donc une fausse piste appelant à plus de civisme au quotidien. Si certains Vincennois ont repéré la blague, l'ont apprécié et en ont souri, de nombreuses réactions sur le site de la ville ont fait part du regret de beaucoup d'autres habitants que ce pistage ne fut pas réel.