VIDÉO. « C’est mieux que les Champs ! » : grâce aux JO, Belleville n’a jamais été aussi fière

La rue de Belleville s’est muée en centre du monde vers 17 heures C’est dans cette côte parisienne mythique que le coureur Belge Remco Evenepoel a lancé son attaque décisive face au Français Valentin Madouas. Les riverains racontent la fierté d’un quartier populaire qui accueille sa première épreuve des JO.

    « Le monde entier va voir Belleville », assure Ali, attablé dans un troquet, vue plongeante sur la course qui s’apprête à débouler dans ce XIXe arrondissement qu’il connaît comme sa poche. « C’est mieux que les Champs-Élysées », poursuit ce riverain. La portion pentue de la rue de Belleville, bien connue des Parisiens, qui délimite le XIXe du XXe arrondissement, a été le lieu d’une attaque décisive du Belge Remco Evenepoel, alors qu’il s’était détaché aux côtés du Français Valentin Madouas dans la course de cyclisme en ligne des Jeux olympiques.

    C’est ici qu’il a forcé la décision pour finalement aller chercher l’or, devant un parterre de riverains fiers de voir leur quartier au cœur des JO. « C’est génial, c’est un quartier génial », se réjouit Claudine, libraire dans le quartier pendant 33 ans. La retraitée s’est débrouillée avec des voisins pour dégoter un tabouret en dernière minute. Belleville en mondovision pendant quelques minutes ? « C’est magnifique », assure cette figure du quartier que ses voisins sont nombreux à saluer. « Ils en valent le coup ces gens-là »



    Les habitants sont nombreux autour des barrières installées la veille. Ils se partagent les avant-postes avec des groupes de Néerlandais, Belges, Gallois, Danois ou Allemands, venus profiter eux aussi de l’un des rares évènements gratuits et ouverts à tous des JO.

    Frederik a pédalé depuis l’Allemagne pour profiter du spectacle. S’il avait d’abord choisi Montmartre, autre théâtre-clé de la course, une crevaison l’a obligé à poser sa monture sur les pentes de Belleville. Alors, il s’affaire à tracer le nom de Nils Politt, un coureur, partout sur le macadam. « Le plus près de Nils Politt je suis, le mieux je me sens ».

    Peu avant 17 heures, c’est presque pile devant ce supporter enthousiaste que l’Allemand vivra la défaillance qui le privera de tout espoir de podium, lors du premier passage des coureurs. Au second passage, à 17h08, c’est aussi sur cette pente que le Belge Evenepoel, médaillé d’or, est parvenu à se détacher définitivement du Français Valentin Madouas, médaillé d’argent.

    Quand tout le monde attendait une explication à Montmartre, c’est finalement le XIXe arrondissement qui a eu droit à ses quelques minutes les plus décisives. Et comme l’avait prédit Ali, le monde entier a vu Belleville.