VIDÉO. Comment un faux électricien a réussi à truquer notre compteur Linky

Sur les réseaux sociaux, des comptes proposent de trafiquer votre compteur Linky pour quelques centaines d’euros. L’objectif : réduire votre consommation de « 50 % à 70 % ». Une pratique totalement illégale, qui rencontre du succès avec la hausse du prix de l’énergie, mais qui est très risquée.

    En trois minutes, le tour est joué : notre compteur Linky, qui affichait environ 1 600 VA (voltampères) avant d’être trafiqué, affiche désormais près de 600 VA pour la même consommation, soit trois fois moins. En quelques coups de tournevis, un fraudeur de comptes Linky, que nous avons contacté via les réseaux sociaux, a réussi à faire chuter notre consommation d’électricité de près de 60 %.

    Pourtant, la communication autour du compteur Linky à l’époque de son déploiement, en 2015, était formelle : le boîtier, « inviolable », est conçu pour anéantir la fraude. Mais des escrocs se sont penchés sur ce petit cube vert fluo qui orne le mur de près de 37 millions de foyers français. Et ils ont rapidement trouvé plusieurs méthodes pour contourner les différents systèmes de sécurité.

    Mais cette pratique n’est pas sans risque : réalisée sous tension, elle peut être dangereuse pour le fraudeur, d’où l’obligation de mettre des gants. Mais ce dernier risque aussi trois ans de prison et 45 000 euros d’amende pour vol d’énergie. Même chose pour le client, pour qui la sanction peut être beaucoup plus grave, si les faits sont commis en bande organisée. Surtout, il existe un risque d’incendie, si la manipulation n’est pas bien réalisée.



    Enedis assure de son côté être actif sur ce dossier problématique. « Toute tentative de fraude est repérée grâce aux milliers de contrôleurs sur le terrain et aux 250 agents qui travaillent en coulisses, avec l’aide des alarmes intégrées au compteur et de l’intelligence artificielle vérifiant les fluctuations de consommation des ménages », indique le distributeur d’énergie qui dénombre « 1 000 fraudes avérées transmises aux différents parquets de France » depuis 2015. Un maigre chiffre, d’autant que celui-ci « n’aboutit que très peu souvent à des sanctions judiciaires », regrette-t-on du côté de la police.

    En 2023, 25 faits de soustraction frauduleuse d’électricité ont été constatés à Paris et dans la petite couronne, contre 36 en 2022. Des chiffres qui restent stables puisqu’en moyenne 31 faits sont constatés par an depuis 2019 sur l’agglomération parisienne. Regardez notre vidéo en tête d’article.