VIDÉO. « Sans nous, il y aurait plus de collisions » : les effaroucheurs d’Orly sécurisent les avions et sauvent les oiseaux

Ils sont onze à l’aéroport d’Orly chargés de réduire les risques des collisions entre oiseaux et avions. Un métier en pleine évolution avec des moyens de plus en plus sophistiqués.

    S’assurer qu’aucun oiseau ne perturbe le décollage des avions, c’est le rôle des effaroucheurs de l’aéroport d’Orly. Chaque jour, à bord de leur camionnette, ils sillonnent les alentours des pistes à la recherche de volatiles. « La collision animalière, c’est le deuxième risque d’accident majeur pour un avion », explique Sylvain Lejal, référent biodiversité d’Orly. Les très bétonnés aéroports possèdent en effet pour la sécurité aéronautique de véritables zones sauvages préservées - 600 hectares à Orly - dans lesquelles se complaît une faune insoupçonnée : renards, lapins, ainsi qu’une grande diversité d’oiseaux, du héron cendré à la corneille noire. Une collision peut « provoquer d’importants dommages sur les avions », explique Sylvain Lejal, référent biodiversité à l’aéroport. Comme un arrêt moteur si l’oiseau est aspiré par les réacteurs ou blesser les pilotes, s’il percute le pare-brise.



    Cependant, les accidents graves - comme à New York en 2009 lorsqu’une double collision avec des oies avait nécessité un amerrissage d’urgence - restent rares. Munis d’une panoplie d’outils sonores, les effaroucheurs cherchent avant tout à faire fuir les animaux. Tirs à blanc, diffusion de cris d’oiseaux… Toutes les techniques sont bonnes pour déloger les volatiles, qui sont les premières victimes de ces collisions. « Forcément, on est là pour la sécurité des passagers, mais on est également là pour sauver aussi la vie des oiseaux. Parce que si on n’était pas là, il y aurait beaucoup plus de collisions. », analyse Colyne Plessis, technicienne écologue de l’aéroport d’Orly. Résultat : seule une trentaine d’oiseaux sont abattus chaque année sur les milliers de volatiles qui traversent la zone chaque mois.