Mantes-la-Jolie, Gargenville, bientôt Magnanville et Achères... le street art s’impose sur les bâtiments du nord des Yvelines

Une opération de l’agglo Grand Paris Seine & Oise visant à promouvoir l’art urbain s’accélère avec une nouvelle fresque apparue fin avril à Mantes et cinq nouvelles communes concernées d’ici à l’été.

Gargenville, mardi. Ce petit immeuble de trois étages a été l'un des premiers graffés dans le cadre de l'opération. LP/Alexandre Plumet
Gargenville, mardi. Ce petit immeuble de trois étages a été l'un des premiers graffés dans le cadre de l'opération. LP/Alexandre Plumet

    « Au début, j’ai trouvé les couleurs criardes, puis on s’y habitue. Maintenant, je trouve que ça amène de la couleur et de la gaieté dans le paysage. » Retraitée, Christiane habite juste en face d’une immense fresque réalisée en août dernier, à Mantes-la-Jolie. Cette œuvre illustre une démarche autour du street art lancée il y a deux ans par l’agglo Grand Paris Seine et Oise, qui regroupe 73 communes du nord des Yvelines. Le but : rendre l’art accessible à tous et gratuitement.

    Le graffiti qu’admire l’ancienne enseignante au lycée Jean-Rostand a été l’un des premiers, sur le stade nautique Didier-Simond. Depuis quelques jours, le conservatoire du boulevard Calmette en accueille un lui aussi, à l’intérieur. Et d’autres suivront dans les mois à venir.



    « J’ai découvert en rentrant de vacances qu’ils avaient peint le hangar en bord de Seine », reprend Christiane, devant la baleine et les bancs de poissons dessinés dans des camaïeux de vert et de bleu, sur 75 mètres carrés. On y voit aussi… un avion. « Je ne comprends pas trop pourquoi ils ont représenté ça », estime Roger, un habitué des lieux. Certains membres du club d’aviron auraient d’ailleurs apprécié que leur activité soit davantage représentée.

    « L’endroit est respecté. Personne ne vient taguer par-dessus »

    Les artistes, eux, avaient carte blanche. Sollicitée par l’agglo, l’association Art Osons, basée à Cergy (Val-d’Oise), avait la volonté de « rompre avec l’architecture frénétique des années 1980 qui n’est franchement pas joyeuse ». Pour Bastien Raignault, membre de ce collectif, cette fresque « a une vocation esthétique et sociale et participe à la culture des arts urbains et visuels ».

    Mantes-la-Jolie, mardi. Le hangar du stade nautique de Mantes a été graffé l'été dernier.
    Mantes-la-Jolie, mardi. Le hangar du stade nautique de Mantes a été graffé l'été dernier.

    Outre l’aspect culturel, Michel, le responsable de la base nautique, remarque qu’il y a aussi moins de dégradations : « L’endroit est respecté. Personne ne vient taguer par-dessus. Il y a même des personnes qui s’arrêtent pour prendre des photos de leur voiture devant. »



    Au conservatoire, la directrice adjointe, Stéphanie Duval, est de son côté ravie de la proposition artistique. « Quand j’ai découvert la fresque, j’étais emballée », sourit-elle, face des singes et des oiseaux représentés sur des partitions et des notes musicales, entre deux passerelles du bâtiment. Les deux street-artistes de Monkey Bird reviendront cet été pour graffer d’autres murs de l’établissement.

    Des graffitis dans 5 villes de plus cet été

    Même emballement à Gargenville, où c’est un immeuble de trois étages situé rue des Prés-l’Abbé qui a servi de support au graffeur NoriOne. Appelée « La danseuse » en référence au gymnase situé juste en face, cette œuvre met en scène la rigueur et la grâce propres à cette discipline.

    Mantes-la-Jolie, mardi. Le conservatoire a rayonnement départemental de Mantes-la-Jolie est le dernier graffé.
    Mantes-la-Jolie, mardi. Le conservatoire a rayonnement départemental de Mantes-la-Jolie est le dernier graffé.

    « Quand je passe devant avec mon fils, il adore regarder cette œuvre » confie Élodie, venue chercher son garçon à l’école Molière, quelques mètres plus loin. Pierre la trouve « superbe ». Pour ce retraité, les couleurs vives allant du orange au violet « habillent ce mur » qui était autrefois d’un blanc fadasse.

    Si aujourd’hui, les communes de Gargenville, Meulan-en-Yvelines, Breuil-Bois-Robert et bien sûr Mantes-la-Jolie sont concernées par la démarche street art, cinq autres le seront cet été. Il s’agit de Magnanville, Achères, Verneuil-sur-Seine, La Falaise et Oinville-sur-Montcient.

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