Maisons-Laffitte : une expo pour s’enfoncer dans la forêt des contes et des légendes

Le château de Maisons-Laffitte accueille durant les quatre prochains mois l’exposition « Il était une fois la forêt » organisée conjointement par le centre des monuments historiques et l’ONF.

 Maisons-Laffitte, ce jeudi. Divinités et autres personnages fantastiques habitant les bois depuis l’Antiquité sont actuellement à l’honneur dans les sous-sols du château.
Maisons-Laffitte, ce jeudi. Divinités et autres personnages fantastiques habitant les bois depuis l’Antiquité sont actuellement à l’honneur dans les sous-sols du château. LP/SEBASTIEN BIRDEN

    Elles sont tantôt hantées, tantôt enchanteresses, en tout cas toujours mystérieuses. Depuis l'Antiquité, les forêts cultivent les croyances, les peurs et la fascination. Celle des fées, des sorcières, des lutins et de toutes ces divinités nourrissant l'imaginaire collectif.

    C'est à ce monde sombre et intrigant, qu'est dédiée l'exposition « Il était une forêt ». Installée à partir de ce samedi dans les sous-sols voûtés du château de Maisons-Laffitte - « lui-même construit à l'orée de la forêt, tout près de celui du roi à Saint-Germain-en-Laye », précise son administrateur David Madec - elle est composée de sept tableaux répartis dans quatre salles.

    Par tableau, il faut comprendre ces décors imaginés et soigneusement confectionnés par le commissaire, Francis Adoue et les quatre membres de son équipe. Un travail collégial « avec des partis pris scénographiques certains », comme l'utilisation des trompe l'œil et de l'univers théâtral. « J'ai aussi souhaité m'écarter de certaines figures rabattues, exploitées jusqu'à la corde comme Merlin ou les chevaliers de la Table Ronde », explique Francis Adoue.

    On retrouve en revanche des évocations aux épopées chevaleresques de la Renaissance, aux ambiances dépeintes par William Shakespeare, qui avait « le premier à réinventer les fées du moyen âge », ou aux décors poétiques de la période de la Décadence. Mais aussi à des œuvres plus récentes. Les plus jeunes verront ainsi dans « Obscur labyrinthe » un clin d'œil certain à… Blanche Neige ou aux Seigneurs des Anneaux.

    « J'ai été vraiment séduit par cette exposition qui s'adresse parfaitement au public familial qui fréquente le château. Tout le monde a les souvenirs de ces histoires et de ces contes », conclut David Madec. « Il était une forêt » est à visiter jusqu'au 4 mars. Elle prendra ensuite la direction du château de Puyguilhem (Dordogne) puis de Châteaudun (Eure-et-Loir).

    Ouverture tous les jours sauf le mardi de 10 heures à 12 h 30 et de 14 heures à 17 heures. Tarif : 8 €; gratuit pour les moins de 18 ans. Renseignements sur château-maison.fr ou au 01.39.62.01.49

    La visite débute par un jeu d'ombres et de lumières tout en juxtaposition, réalisé à partir d'une lanterne tournante.

    Le tableau « Belle dame sans merci » est une évocation des légendes de chevaliers égarés dans la forêt, envoûtés par les fées ou les ondines, ces gardiennes de trésors aux cheveux d'or auxquelles il était coutume de faire des offrandes.

    Evoquant le thème de la forêt tragique, le « Palais envoûté » rappelle les écrits des poètes du décadentisme. Une nature qui reprend ses droits à l'image, par exemple, du célèbre décor cinématographique de la Belle et la Bête.

    Directement inspiré de « Songes d'une nuit d'été » de Shakespeare, le tableau Reine d'un songe reprend le thème de la forêt féerique, remis au goût du jour par le dramaturge anglais à la fin du XVIe siècle.

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