Municipales à Achères : comme un air de match retour

Marc Honoré, qui a fait basculer la ville à droite, affrontera Alain Outreman, l’ancien maire PCF, qu’il avait battu en 2014.

 Achères. Marc Honoré (DVD) le maire sortant, brigue un second mandat. Il devra à nouveau affronter son rival de 2014, l’ancien maire (PCF) de la ville, Alain Outreman.
Achères. Marc Honoré (DVD) le maire sortant, brigue un second mandat. Il devra à nouveau affronter son rival de 2014, l’ancien maire (PCF) de la ville, Alain Outreman. LP/S.B

    On prend les mêmes et on recommence. À Achères, il y a un point commun entre les élections municipales de mars prochain et celles de 2014 : les deux candidats en lice, tous les deux âgés de 73 ans, se sont déjà affrontés voici 6 ans. Marc Honoré (DVD), le maire sortant, qui a décidé de briguer un second mandat, sera opposé à Alain Outreman, l'ancien maire PCF qu'il avait battu. Ce dernier est aujourd'hui conseiller municipal d'opposition.

    La ville qui a basculé à droite en 2014 va-t-elle repasser à gauche en 2020? Marc Honoré l'avait emporté avec 52,3 % contre 47,7 % pour son rival. Le prochain scrutin ressemblera donc à une demande de confirmation pour l'un et de revanche pour l'autre.

    Marc Honoré, candidat à sa succession, veut « terminer les projets qu'il a lancés ». « On est au milieu du gué », estime-t-il. Les dossiers en cours portent sur l'aménagement de la zone d'activité de la Petite-Arche avec l'implantation d'une résidence senior de 141 logements, un ensemble de 238 appartements destinés aux étudiants ou encore un pôle dédié à la bureautique, au tertiaire et à l'artisanat.

    Marc Honoré estime que son concurrent « n'a pas digéré la défaite »

    Le projet de création d'une ferme urbaine au pied des immeubles en bordure de la D 30 devrait également entrer dans une nouvelle phase. « La réflexion concernant un équipement pour les jeunes devrait aussi se concrétiser », annonce-t-il.

    Sa liste de 33 noms est bouclée. « 14 conseillers municipaux repartent et il y a 50 % de renouvellement afin de préparer la relève », explique Marc Honoré. Quant au retour de son rival, le sortant considère qu'il veut « refaire le match ». « Il n'a pas digéré la défaite, analyse-t-il. Il dit qu'il est à la tête d'une liste sans étiquette mais il est toujours de gauche. Tous les deux, on se connaît par cœur ».

    Ils arpentent en effet la mairie depuis de longues années. Si Marc Honoré est à la tête de la commune depuis 2014, élu pour la première fois en 1983, il siégeait auparavant au conseil municipal dans les rangs de l'opposition. Il était ainsi l'un des rivaux d'Alain Outreman, maire communiste de 2001 à 2014. Ayant été poussé vers la sortie par son adversaire, ce dernier a aujourd'hui pour ambition de reprendre la ville.

    Alain Outreman, l’ancien maire communiste de 2001 à 2014 veut reconquérir la ville. LP/Y.F.
    Alain Outreman, l’ancien maire communiste de 2001 à 2014 veut reconquérir la ville. LP/Y.F. LP/S.B

    Alain Outreman veut « réveiller la belle endormie »

    Car même si après sa défaite, Alain Outreman s'est mis au théâtre pour « éviter de ressasser », il n'a pas complètement abandonné la politique. Dès 2015, il a créé, avec des élus sortants, l'association « Plus (re) belle ma ville », ouverte à tous. Elle compte aujourd'hui une centaine d'adhérents « dont de nombreux jeunes ». Par ailleurs, il siège toujours au conseil municipal et à celui de la communauté urbaine Grand Paris Seine & Oise.

    Aujourd'hui en lice pour reconquérir la mairie, il y croit. « En 2014, il y a eu 325 voix d'écart sur 13 000 inscrits, selon moi c'est regagnable », estime Alain Outreman. Il souligne que « sa passion pour la ville est intacte ». « Le maire sortant à une gestion de comptable et il ne se passe plus grand-chose », reproche-t-il.

    Le prétendant veut « réveiller la belle endormie ». À la tête d'une liste citoyenne sans étiquette baptisée « du Concret pour Achères », dont la moyenne d'âge oscille autour de 40 ans, il entend apporter « un souffle nouveau » dans le but de « favoriser le lien social et le bien vivre ensemble ». « Il faut appliquer un urbanisme maîtrisé, relancer la politique de proximité ou les activités festives », préconise Alain Outreman. En cas d'élection, il envisage également de proposer des repas bios dans les restaurants scolaires et de développer les circuits courts.