Sainte-Colombe-de-la-Commanderie - Cet incendie qui a ravivé des souvenirs

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  • Posée spontanément, une barrière, qui devait servir à un événement musical quelques jours plus tard, fermait l’accès au chemin de Cantarana et au Causse. Posée spontanément, une barrière, qui devait servir à un événement musical quelques jours plus tard, fermait l’accès au chemin de Cantarana et au Causse.
    Posée spontanément, une barrière, qui devait servir à un événement musical quelques jours plus tard, fermait l’accès au chemin de Cantarana et au Causse.
  • Les colonnes de fumée venaient des villages voisins de Camélas et Castelnou.
    Les colonnes de fumée venaient des villages voisins de Camélas et Castelnou.
Publié le
Hoerner Émilie

La mémoire de l’incendie de 1976 est vivace au village.

C’est aux environs de 14 h 30 que, ce jeudi après-midi, les habitants du village ont commencé à entendre "des bruits bizarres" au-dehors. Sortis dans les rues, ils n’ont pas tardé à remarquer au-dessus de leurs têtes le ballet débutant de plusieurs Canadairs. Accompagné, hélas, d’une fumée orange, par-delà les collines du Causse.

"On a compris tout de suite que le feu n’était pas loin, explique une habitante en fin d’après-midi. Cela a ravivé de bien mauvais souvenirs…". La grimace dont se pare immédiatement son visage en dit long. Ici, la mémoire de l’incendie de 1976 reste encore bien vivace. Plusieurs familles habitaient déjà Sainte-Colombe, et tous se souviennent de moments d’angoisse profonde face à l’ampleur de la catastrophe, armés de pauvres tuyaux d’arrosage pour défendre comme ils le pouvaient leur village. "Mais les moyens n’étaient pas les mêmes à l’époque", rajoute la Colomine, encore traumatisée par les nombreux hectares partis en fumée depuis Corbère jusqu’à Céret.

Une autre habitante, elle, employée au château de Castelnou, raconte les moments d’inquiétude vécus quelques heures plus tôt lorsque le monument, qui accueillait de nombreux visiteurs, a dû être évacué dans l’après-midi.

À chaque passage de Canadair, les joues des uns et des autres reçoivent de fines gouttelettes échappées des avions. Les pensées vont bien sûr pour les villages voisins et amis de Camélas et de Castelnou que l’on sait en partie évacués. Une barrière ferme l’accès au chemin de Cantarana, posée spontanément pour éviter à d’éventuels inconscients d’aller se jeter dans la gueule du danger. Soudain, deux 4x4 rouges aux gyrophares bleus se présentent : ils annoncent l’arrivée d’une colonne de renforts venus du Tarn et de la Lozère. Le maire, Jérôme de Maury, rappelle les consignes de sécurité aux passants pour ne céder à aucune curiosité malsaine.

Au fil des minutes, puis des heures, les colonnes de fumées s’estompent. Mais le ballet des avions, lui, ne cesse pas. Plusieurs pompiers donnent des informations sur la progression du feu en direction d’autres villages de l’Aspre. "La lutte n’est pas finie", assènent-ils. Eux savent que la nuit va être longue. À près de 20 heures, les Canadairs, feux de signalisation allumés, volent encore au-dessus des toits du village. Et dans les maisons, les habitants ne peuvent décrocher de leur pensée un sentiment très fort de soutien aux soldats du feu mobilisés dans la lutte ainsi qu’un sentiment de fraternité envers les habitants des villages de l’Aspre menacés de près ou de loin par les flammes.

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