« Marianne » publie un entretien exclusif avec Jérôme Fourquet à l'occasion de la parution de sa note pour l'institut Terram, en compagnie de son acolyte le cartographe Sylvain Manternach : « Comprendre la géographie du vote RN en 2024 ». Il y conceptualise « l'indice IPI », un efficace outil de compréhension du vote RN à l'échelle des départements.
L'institut Terram, nouveau think tank consacré à l'étude des territoires, réalise un joli coup avec la publication d'une note par le duo du sondeur et du cartographe, Jérôme Fourquet et Sylvain Manternach. Le premier, célèbre essayiste, a en effet réalisé conjointement avec le second les trois opus par lesquels il a bâti un nouveau mode d'approche original des fractures françaises. Des cartons d'éditions qui explorent la France à travers cartes, chiffres, statistiques et graphiques : L’Archipel français. Naissance d’une nation multiple et divisée (Seuil, 2019), La France sous nos yeux. Économie, paysages, nouveaux modes de vie (avec Jean-Laurent Cassely, Seuil, 2021) et La France d’après. Tableau politique (Seuil, 2023).
Le temps d'une note pour l'Institut Terram, consultable ici, Jérôme Fourquet, aidé par les cartes de Sylvain Manternach, se penche sur la nouvelle géographie du vote RN. L'apport le plus notable de cette note repose sur la conceptualisation d'un nouvel indicateur : l'indice IPI (Immigration, pauvreté, insécurité). Le principe est d'analyser à l'échelle des départements, la corrélation entre la présence de ces trois critères et la propension au vote RN. Sa méthode ? Il nous la détaille. Pour mesurer, par exemple, le rapport d'un département à l'immigration, il réutilise sa carte, qui n'avait pas manqué de faire parler quand il l'avait publiée dans L'Archipel français, de la proportion de garçons ayant reçu un prénom arabo-musulman en 2021. En admettant bien entendu qu'il s'agit « de corrélation et non d’une superposition pure et parfaite ».
Marianne : Quel est le point de départ de votre analyse concernant la nouvelle géographie du vote RN ?