D’une face, on prétend combattre la malbouffe et soutenir l’agriculture durable, de l’autre, on autorise ce qu’il y a de pire en matière d’élevage industriel et d’environnement. C’est à la fin du « en même temps » qu’on compte les bouses.
Le président de la République est un génie de la cuisine sémantique : vous prenez un concept bien dodu, vous le plumez jusqu’à la tête, vous le désossez jusqu’à la moelle, vous le farcissez comme une dinde et vous en faites un slogan politique vidé de sa substance.
Et s’il doit être fait allusion le concernant à un dieu romain, ce n’est en aucun cas Jupiter qu’il faut évoquer, mais Janus et son double visage. Deux faces d’un président parlant de souveraineté alimentaire. Telle une escalade, nous attaquions la semaine dernière le sujet par la basse-cour, avec des importations massives de volailles exonérées de droit de douane par la Commission européenne, soumettant ainsi le poulet français à une concurrence mortelle. Nous l’abordons cette fois-ci par l’étable, avec la création d’élevages industriels de plusieurs milliers de bovins dans des conditions indignes.
