Convivial ou égotiste, solide et mou à la fois, c’est un véritable totem civilisationnel. L’emblème de nos vies délicieusement vautrées. Le canapé a vu son statut de cocon douillet renforcé par la mise sous cloche sanitaire, le télétravail et la numérisation à marche forcée.
Lectures, rêveries, siestes, bavardages téléphoniques, « cinq-à-sept », picolades (seul, à deux ou entre amis), plateaux-repas devant le JT, Scrabble avec Mamie et les gosses, jeux vidéo jusqu’à 3 heures du matin, « faut qu’on parle », conseils de famille… tout ou presque, de nos jours, se fait du fond d’un canapé. C’est aussi le compagnon des premiers pas, une main sur la table basse, l’autre sur la banquette… Oscillant entre intimité et socialité, ce « long siège à dossier et accotoirs, pour plusieurs personnes » (définition Larousse) est certainement le meuble préféré, toutes générations confondues (pour peu qu’il y ait une cheminée dans ses parages, on atteint la félicité !).
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Bureau de fortune du télétravailleur (les ostéos lui disent merci), sas de décompression après le boulot, ce cher sofa, entre lit et fauteuil, a, certes, toujours séduit (il est apparu dans la Grèce ancienne). Mais il est désormais l’emblème moussu de toute une modernité affalée, calfeutrée, numérisée. En 2020, la maison était pour les Français au centre des préoccupations. L’intérêt n’a pas faibli en 2021, en témoignent les moteurs de recherche, où les mots liés à l’ameublement ont été en hausse de 21 %, après une année 2020 record. Le #décoration sur Instagram a grimpé de 19 %. Dans cette quête de confort et d’intimité, le canapé arrive à la première place, ex aequo avec le salon de jardin, avec pas moins de 369 000 recherches mensuelles, et une hausse de 40 % en un an. Parmi les modèles les plus prisés, le convertible (246 000 recherches mensuelles) et le canapé d’angle (165 000)*.
