A la télé publique, la variété française n'a plus la cote. Suppression de "Chabada", audience des "Victoires de la musique" en berne, les producteurs cherchent des idées.
Et si France Télévisions ne donnait plus sa chance à la chanson française ? Une rumeur persistante annonce la fin de l'emblématique «Taratata», et l'historique «Champs-Elysées» ne reviendra à l'antenne que de façon exceptionnelle. Quant à «Chabada», l'émission dominicale qui rassemblait depuis quatre ans 1,2 million de téléspectateurs, elle sera purement et simplement supprimée à la rentrée. Cet arrêt est vécu comme un scandale culturel par sa présentatrice, Daniela Lumbroso. «"Chabada" était une émission unique, martèle-t-elle, où pour la première fois à la télévision des générations différentes d'artistes étaient réunies.» La mobilisation de 120 artistes et la lettre ouverte de Francis Cabrel à Rémy Pflimlin ne pèseront pas lourd face aux 90 000 e d'économies hebdomadaires espérées par France 3. Les émissions de divertissement deviennent les cibles privilégiées des services comptables. «Les coupes budgétaires sont plus rentables sur ce type d'émissions que sur les fictions, explique le producteur Jacques Clément, qui est ausssi président du Syndicat des producteurs et créateurs d'émissions de télévision, puisque le coût d'une fiction est intégré dans les comptes seulement au moment de sa diffusion et non au moment de sa commande.» Un jeu comptable qui renvoie sur les équipes de demain les déficits d'aujourd'hui.
