La mort a un genre, lapidaire et gravé dans la pierre : des épitaphes, odes du souvenir à d'anonymes disparus, dont Blandine Le Callet s'inspire dans Dix rêves de pierre. Le titre est baudelairien, mais ce n'est pas la beauté qui intrigue ici, plutôt la mystérieuse banalité de ces vies résumées en quelques mots anodins. L'auteur a dévidé de vraies épitaphes pour en faire de touchantes intrigues romanesques : chaque nouvelle s'achève sur la citation des inscriptions funéraires, plus souvent intrigantes qu'émouvantes, qui ont inspiré le récit : «Un ange au ciel» ou «Ci-gisent le frère et la soeur/Passant, ne t'informe pas de la cause de leur mort/Mais passe et prie Dieu pour leur âme», peut-on lire dans une église parisienne. L'auteur ne s'informera pas, préférant imaginer des amours incestueuses.
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Pensées d'outre-tombe
Par Olivier Maison
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