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Comme tous ceux qui se dépassent à la course, à la nage, à la raquette, au ballon, etc, Patrice Thibaud et Philippe Leygnac se doivent de prendre des douches et de se déshabiller… Occasion de scènes truculentes.
Comme tous ceux qui se dépassent à la course, à la nage, à la raquette, au ballon, etc, Patrice Thibaud et Philippe Leygnac se doivent de prendre des douches et de se déshabiller… Occasion de scènes truculentes.
Rebecca Josset

Au théâtre aussi, il va y avoir du sport ! "Fair play", actuellement à Paris, marque des points

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Attendez, laissez-nous réfléchir un instant : n'y aurait-il pas, prochainement, un événement sportif d'importance en France… ? Un truc très attendu, qui donnerait des idées aux artistes et créateurs ? Ah oui, bien sûr… Avec « Fair play », spectacle muet mais musical, la paire Patrice Thibaud et Philippe Leygnac propose une revue (pas sérieuse) de toutes sortes de sports – dont beaucoup de nature olympique.

On les connaît depuis pas mal de temps, mais ils jouent souvent au loin, leur art étant accessible à des publics très divers et ne parlant pas la langue française. C’est un art du mime, mais porteur d’une telle énergie que l’on ne s’aperçoit même pas que les interprètes sont en grande partie muets. Parfois, ils émettent quelques mots et l’un des deux, devant son piano, s’exprime par la musique. Ce sont Patrice Thibaud athlète un peu enrobé, mais grand et puissant et Philippe Leygnac, homme frêle, tout en muscles et nerfs. Vous pouvez penser bien sûr à Laurel et Hardy, mais vous verrez très vite qu’ils ont en commun une personnalité très forte.

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Ils ont suivi des chemins différents, avant de se rencontrer dans la bande si talentueuse de Jérôme Deschamps. D’ailleurs, c’est l’une des grandes figures de la compagnie qui signe la mise en scène de ce spectacle déjà vieux de quelques années, Jean-Marc Bihour – avec Jean-Michel Guérin et Patrice Thibaud. On n’a jamais oublié, comme on n’a jamais oublié Cocorico, ni les liens de Patrice Thibaud avec la regrettée Michèle Guigon. Leur complicité était très fructueuse.

Thibaud a joué souvent dans des films et des téléfilms. Mais l’on devine que son territoire préféré est la scène. Leygnac a fait des études de dessin et d’animation, avant, lui aussi, de trouver sa personnalité heureuse sur un tréteau. Sur le plateau du Petit Montparnasse, à Paris, pas de décor. Juste ce piano noir. Philippe Leygnac est également un excellent trompettiste et il fera usage de son instrument à vent à plusieurs reprises, avec une facilité apparente de virtuose. Mais en clown aussi, évidemment, dans les lumières de Charlotte Dubail.

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Un banc, quelques accessoires, dont une vraie-fausse flamme des jeux Olympiques à venir… Les costumes d’Isabelle Beaudoin évoquent évidemment l’athlétisme et les sports, tel le tennis. Comme tous ceux qui se dépassent à la course, à la nage, à la raquette, au ballon, etc., Patrice Thibaud et Philippe Leygnac, les personnages qu’ils incarnent, se doivent de prendre des douches et de se déshabiller…

Occasion de scènes truculentes, et sans vulgarité aucune. Ici, tout est éloquent : le corps en son entier, les postures, les gestes, la manière de triturer ce corps – mais oui ! Les regards et les visages, eux aussi, en disent long, et au Petit Montparnasse, on ne perd rien des détails, des mimiques et des yeux.

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Ne racontons pas tout ! Ils sont d’une inventivité merveilleuse et passent d’un sport à l’autre avec une fluidité de danseurs. On rit sans cesse. Enfants comme adultes. C’est d’une cocasserie sans baisse de régime et, à la fin, au bout d’une heure écart bien remplie, ils saluent comme de grands sportifs à la fin d’une épreuve !

***

Théâtre du Petit-Montparnasse, du mercredi au samedi à 20 h 30, dimanche à 16 heures. Durée : 1 h 15. Tél. : 01 43 22 77 74.

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