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Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé que le tarif de l'électricité ne grimperait pas autant qu'annonce en 2024.
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé que le tarif de l'électricité ne grimperait pas autant qu'annonce en 2024.
Ludovic Marin / AFP

Nouvelle hausse en août : de combien le prix de l'électricité a-t-il vraiment augmenté en 2 ans ?

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Le bouclier tarifaire mis en place en 2021 pour répondre à la crise du Covid-19 a été prolongé après le début de la guerre en Ukraine, qui a boosté la hausse des prix de l'électricité. Après deux ans pleins, le gouvernement entend réduire l'ampleur de cette aide pour réaliser des économies. Retour sur deux ans de mesures d'urgences.

Ce jeudi 14 septembre, lors d’une conférence de presse, la présidente de la Commission de régulation de l’électricité (CRE), Emmanuelle Wargon, prévoyait une hausse du prix de l’électricité « dans une zone de 10-20 % en gros ». Quelques heures plus tard, face au tollé provoqué par cette annonce, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a été contraint de réagir, et de démentir : « Une hausse de 10 à 20 % des prix de l’électricité pour début 2024 comme indiqué par la présidente de la CRE est exclue. » Depuis le début de la guerre en Ukraine, le gouvernement a en effet mis en place un « bouclier tarifaire » : lorsque le prix augmente, l’État compense une partie de la hausse des prix de l’électricité pour que les factures des consommateurs ne s’envolent pas. Deux ans après le début de cette mesure, ou en est cette pratique ? Pour quelles économies ?

Covid-19 : le début de l’inflation

L’épidémie de Covid-19 a donné lieu à une hausse significative et durable du prix de l’électricité. Le marché de l’énergie s’est affolé. Une ou deux fois par an, la Commission de régulation de l’électricité décide du nouveau tarif réglementaire de l’électricité. En février 2022, ce tarif devait augmenter de 10 à 15 % en moyenne. Afin d’éviter une facture trop importante pour les Français, le gouvernement de Jean Castex avait alors décidé de compenser la hausse du prix de l’électricité, la limitant alors à 4 % toutes taxes comprises. Le tarif passe alors de 0,1558 euro par kilowattheure en août 2021 à 0,174 euro par kilowattheure.

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Invasion russe en Ukraine

24 février 2022. Alors que le nouveau prix de l’électricité vient d’être fixé en France, les chars russes entrent sur le territoire ukrainien. C’est le début d’une invasion qui va profondément influer sur le prix de l’énergie : gaz, pétrole, électricité. Tout augmente. Cette crise s’ajoute à la crise du Covid-19. Sur la base du prix tout juste voté, le gouvernement a décidé de prolonger le « bouclier tarifaire », pour limiter la prochaine hausse à 15 % « jusqu’au 31 décembre 2023 ». En février 2023, le tarif réglementaire de l’électricité est donc passé de 0,174 euro par kilowattheure à 0,2062 euro par kilowattheure. La facture des ménages était alors réduite de 43 % par rapport à son tarif réel sans aide. Les calculs du CRE prévoyaient, en dehors de toute compensation, une hausse théorique de 99 %.

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Août 2023 : +10 %

Au cœur de l’été 2023, le gouvernement a annoncé alléger son aide aux ménages, passant sa compensation tarifaire de 43 à 37 %. Pour les Français, la facture d’électricité a donc augmenté de 10 %. Cette hausse continue a été justifiée par la nécessité de « lourds investissements » à réaliser par Enedis et RTE pour « accélérer la transition écologique en France et le développement des énergies renouvelables », ainsi que « la modernisation du réseau électrique ». Cela représente une hausse de « 160 euros par an en moyenne », selon le gouvernement.

2024 : année noire pour le portefeuille ?

À quelle sauce les ménages français vont-ils être mangés pour la nouvelle année ? Bruno Le Maire a promis que cette hausse ne serait pas aussi élevée que celle prédite par Emmanuelle Wargon, qui avait annoncé entre 10 et 20 % de hausse en 2024. En juillet dernier, Gabriel Attal, encore ministre délégué aux Comptes publics à l’époque, avait prévenu que le gouvernement souhaitait sortir « progressivement du bouclier tarifaire » d’ici à 2024 pour « faire des économies ». Au total, le bouclier tarifaire aurait coûté 110 milliards en deux ans, selon Bercy.

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Natacha Polony, directrice de la rédaction de Marianne