C'est peu dire que la flexibilité du marché du travail est l'un des grands classiques du débat français. Voilà près de trente ans que la controverse rebondit sans cesse, alimentant périodiquement des négociations entre les partenaires sociaux, et tout autant de projets de loi, portés alternativement par la droite et par la gauche, prétendant dessiner les contours d'un «compromis historique».
Pour cerner les véritables enjeux de la nouvelle confrontation qui s'est achevée les 10 et 11 janvier entre le patronat et les centrales, le mieux est donc de jeter un regard rétrospectif sur les joutes de ces trois dernières décennies. Car on peut y déceler tous les mensonges qui ont été proférés au nom de la flexibilité ; toutes les promesses qui ont été faites et jamais tenues. Cela éclaire d'ailleurs le risque social majeur pris par le gouvernement socialiste, dès l'été dernier, quand il a suggéré aux partenaires sociaux de trouver un accord sur le sujet, faute de quoi il préparerait de son propre chef un projet de loi.