Par les temps qui courent, il n'y en a, décidément, que pour les grands patrons. Un jour, ce sont les «pigeons» qui tiennent les médias en haleine. Le lendemain, c'est l'Association française des entreprises privées (Afep), véritable QG du CAC 40, qui fait la une des gazettes. Et c'est comme un feu roulant. Avec toujours les mêmes sommations et les mêmes menaces : vite, allégez nos impôts et nos charges ! Au besoin, transférez-en une partie sur les ménages et les salariés. Vite ! Obtempérez ! Sinon la France va sombrer...
Alors, comme un antidote à ces formidables campagnes de communication, sans doute faut-il avoir à l'esprit les souffrances sociales qui s'accumulent dans le pays et qui ne profitent pas d'aussi puissants relais médiatiques. Non pas pour esquiver le débat sur la compétitivité - il est légitime. Mais pour en mesurer certains des enjeux : en pleine crise, le moment est-il bien venu d'imposer au pays une nouvelle cure d'austérité, avec à la clef un transfert de charges historique, de 30 à 40 milliards d'euros, ou un nouveau tour de vis sur les dépenses publiques ?